jeudi 31 mai 2012

Aérien La Mauritanie veut sortir de la liste noire

Figurant parmi les pays dont les appareils des compagnies aériennes sont interdits de vol dans le ciel européen depuis plus de 2 ans, la Mauritanie se met progressivement aux normes OACI de sécurité et de sûreté aérienne.





Nouakchott devait figurer parmi les 10 premiers aéroports aux normes de l’organisation internationale dés décembre 2011, selon une déclaration faite devant la presse par le Directeur Général de l’Agence Nationale pour l’Aviation Civile (ANAC), Aboubakr Sidgh Ould Mohamed Hacen.

En effet, suite à un audit de l’OACI effectué en 2010, il avait été relevé 67 points de non-conformité des pratiques en Mauritanie par rapport aux normes internationales en matière de sécurité et de sûreté aérienne. D’où le classement dans la rubrique peu glorieuse «des pays à risques», inscrits sur une liste noire.

L’interdiction du ciel de l’Union Européenne (UE) faite aux appareils de Mauritanie Airways est motivée par «les carences du système de surveillance de l’aviation en Mauritanie, identifiées par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), dans le cadre de son programme universel de surveillance de la sécurité aérienne».

Seule la compagnie aérienne de droit mauritanien opérationnelle à l’époque dans le pays, Mauritanie Airways, fit soumettre ses appareils à l’examen en Europe. «Les avions exploités par la défunte compagnie restèrent cloués à Paris et Las Palmas» a rappelé le DG de l’ANAC. Tombée sous la sanction européenne, la Mauritanie venait allonger une liste de 19 pays africains.

Un véritable gouffre que les autorités de Nouakchott étaient tenues de combler pour espérer donner à la nouvelle compagnie aérienne nationale, Mauritanie Airlines International (MAI), le droit de voler vers la destination Europe.

Pour ce, il fallait d’abord identifier l’origine du mal. En une trentaine d’années, «aucun protocole international dans ce domaine n’avait été adopté au rang de loi mauritanienne. Il en résulte un énorme vide juridique notoirement préjudiciable à l’image et même à l’économie du pays».

Et ensuite, faire recours à l’expérience d’un certain nombre de pays dans le domaine de la sécurité de l’aviation civile : la Grande Bretagne, le Qatar, le Togo et l’Egypte.

Un grand lifting

Au cours des deux années écoulées, les autorités de l’aviation civile ont procédé à un grand lifting à travers «la mise à niveau de la formation des ressources humaines, notamment les inspecteurs, désormais au nombre de 37, dont 20 inspecteurs de sécurité et 17 pour la sûreté. Nous avons également fait appel à des anciens cadres retraités de l’aviation pour assurer la continuité et le transfert des compétences techniques entre nationaux», a informé le haut responsable de l’aviation civile mauritanienne.

Une cinquantaine d’ingénieurs ont bénéficié de différents modules de formation et stages. Dans le domaine de la législation, la Mauritanie a adopté un nouveau code de l’aviation civile. En 2011, les services de l’Agence nationale pour l’aviation civile (ANAC) ont effectué une centaine d’inspections de sécurité et de sûreté et pris un certain nombre de sanctions dans les cas de manquements. Sur le chantier de mise à niveau, les aéroports de Nouakchott, Nouadhibou et Zouerate bénéficient actuellement de moyens sophistiqués de haute surveillance. Après avoir intégré le Conseil de Sécurité de l’aviation civile aux côtés du Nigeria et de l’Afrique du Sud, «la Mauritanie cherche à obtenir en 2012 une certification de la qualité ISO 2009 et travaille sans relâche pour sortir du répertoire des pays à risques» selon le DG de l’ANAC.

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