samedi 1 février 2014

Le bilan et le compte de résultat anglo-saxons

Le bilan et le compte de résultat anglo-saxons


Le bilan (balance sheet) et le compte de résultat (income statement aux États-Unis et Profit and loss account en Grande-Bretagne) sont des documents tout aussi importants en comptabilité anglo-saxonne.
D’ailleurs, les grands mécanismes des comptabilités française, américaine et britannique sont les mêmes : principe de la partie double, (double entry) règle d’équilibre (emplois = ressources et actif = capitaux propres + dettes) ou encore importance fondamentale de la notion de compte (account).
En revanche, le plan comptable général français n’a pas d’équivalent aux États-Unis et en Grande-Bretagne : chaque entreprise met au point sa propre liste de comptes (chart of accounts).
* * *
Comment marche la comptabilité aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ?
La réglementation comptable en France s’est mise en place à l’initiative de l’état et sous son contrôle, dans le but de servir les services fiscaux.
Au contraire, la comptabilité anglo-saxonne s’est développée sous l’impulsion de la profession. Dans l’optique anglo-saxonne, les états financiers sont destinés avant tout aux actionnaires et aux investisseurs.
C’est pourquoi les documents doivent donner une true and fair view (une image réelle et honnête) de l’entreprise pour que les investisseurs puissent savoir s’ils « en ont pour leur argent » et prendre leurs décisions en toute connaissance de cause.
Les entreprises britanniques et américaines publient généralement deux rapports financiers : un pour les investisseurs et un pour l’administration fiscale : les résultats sont souvent différents, notamment en raison du traitement des dotations aux amortissements.
La comptabilité anglo-saxonne accorde une importance plus grande au compte de résultat, notamment parce que le bénéfice d’une entreprise sert à la définition du prix de ses actions. Pour les analystes financiers, l’évaluation de la rentabilité d’une entreprise prime sur l’évaluation de son patrimoine.
* * *
Le bilan
Comme le bilan français, le bilan anglo-saxon présente une image de la situation de l’entreprise à un moment donné.
C’est pourquoi il est daté. Même s’il n’existe aucune règle de présentation du bilan, il est généralement établi  en liste (parfois en tableau aux États-Unis) et distingue les assets (l’actif) des liabilities (le passif).
Les bilans des entreprises multinationales sont consolidés, c’est-à-dire qu’ils agglomèrent les bilans de l’ensemble des filiales.
Les bilans britanniques et américains doivent permettre d’apprécier la capacité de l’entreprise
à faire face à ses obligations et font donc apparaître le degré d’exigibilité des dettes et le degré de liquidité des actifs.
Ainsi, le bilan américain  classe les actifs par ordre de liquidité décroissante et le passif par ordre d’exigibilité décroissante. Le bilan britannique fait exactement l’inverse.
Il n’existe pas de date réglementaire pour la fin de l’exercice fiscal, même si beaucoup d’entreprises britanniques clôturent leur exercice le 31 mars.
* * *
Le compte de résultat
Le compte de résultat anglo-saxon synthétise tous les flux financiers ayant affecté l’entreprise au cours de l’année écoulée.
Il a pour but de présenter le résultat commercial de l’entreprise en établissant la différence entre les produits et les charges.
 Le regroupement des charges ne s’effectue pas par nature mais par fonctions :
par exemple, la fonction vente regroupera les frais de personnel, de publicité et d’amortissement.
 La très grande importance du compte de résultat pour les investisseurs peut amener certaines
entreprises à gonfler artificiellement le résultat, voire à passer en résultat d’exploitation des résultats exceptionnels (censés être sous la bottom line).
* * *
La SEC (Securities and Exchange Commission, l’équivalent américain de la COB) impose
que le compte de résultat présente les chiffres des deux années précédentes et que le ratio du bénéfice par action soit mentionné en fin de document.
Notons que les grandes entreprises britanniques doivent distinguer dans leur compte
de résultat trois types d’activités : celles déjà existantes en début d’exercice fiscal et maintenues (continuing operations), celles acquises au cours de l’exercice (acquisitions) et celles qui ont été cédées (discontinued operations).
Le but de cette obligation est de visualiser le plus clairement possible la façon dont l’entreprise génère du profit