jeudi 12 avril 2012

Les défis économiques de la nouvelle présidente du Malawi


Les défis économiques de la nouvelle présidente du Malawi 


La crise est due, selon le gouvernement, à l’enclavement du pays, au manque d’installations de stockage et à l’augmentation du cours du brut. Mais la cause principale est la pénurie de devises.
Le Fonds monétaire international (FMI) pousse le Malawi à dévaluer la monnaie locale, le kwacha, pour relancer les exportations telles que celle du tabac, l’une des principales ressources du pays.
Un pays dépendant de son agriculture
Faute de carburants, les exportations ont été perturbées dans ce pays enclavé, qui dépend des ports du Mozambique. Les difficultés de transport provoquent aussi des pénuries de denrées alimentaires pourtant produites sur place, comme le sucre.
L’agriculture est donc pénalisée, alors même qu’elle représente la principale ressource du pays. Le tabac constituait, en 2010, 60% des exportations du pays, suivi du thé et du sucre. L’agriculture représentait 32% du PIB.
Le Malawi est donc très dépendant de la fluctuation des cours des matières premières agricoles. Mais les subventions à l'agriculture ont asséché les finances de l'Etat, qui ont également été affectées par une forte baisse des prix du tabac. Ce qui a privé le Malawi des devises nécessaires pour importer du carburant, provoquant des pénuries chroniques qui ont encore un peu plus affaibli l'économie. Un cercle vicieux dont le pays ne sort pas.
Les industries extractives se développent, mais elles ne représentaient encore en 2010 qu'à peine plus de 2% du PIB, après la mise en production de la mine d’uranium de Kayelekera, qui appartient au groupe Paladin.
Ces difficultés ont provoqué une baisse de la croissance du pays, passée de 8,3% en 2007 à 4,5% en 2011.
Gel des aides des bailleurs de fonds
A son arrivée au pouvoir en 2004, l'ancien président Bingu wa Mutharika avait réussi à mettre fin à une terrible famine, en soutenant à grands frais les petits agriculteurs. Une politique qui lui avait permis d’être réélu en 2009.
Mais son régime a ensuite connu une dérive autoritaire, marquée par des restrictions des libertés. L’ancien chef de l’Etat a également refusé de se conformer aux prescriptions du FMI. Une attitude qui a poussé les deux principaux bailleurs de fonds du pays, les Etats-Unis et le Royaume-Unis, à geler leur aide.
Or les donateurs, auxquels il faut ajouter la Norvège, l’Union européenne, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale, contribuaient à hauteur de 40% du budget national. En 2011, ils n’ont ainsi versé que 15 milliards de kwachas (112 millions de dollars), sur les 23 milliards prévus.
La première tâche de la nouvelle présidente sera donc de renouer avec les bailleurs de fonds, alors que le pays, parmi les plus pauvres du monde, est au 171e rang de l’indice de développement humain du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement).

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