vendredi 13 avril 2012

Le diamant ne connaît pas la crise par Myriam Berber


Le diamant ne connaît pas la crise par Myriam Berber 


La demande mondiale de diamants va croître de 6% par an d’ici 2020, tandis que l’offre ne dépassera pas les 2,8%. Une demande tirée essentiellement par les Chinois et les Indiens qui devraient être deux fois plus nombreux parmi les classes moyennes de plus en plus consommatrices de produits de luxe. Ce sont les principales conclusions d’une étude rendue publique, mercredi 11 avril 2012, par le cabinet spécialisé Bain et Company réalisée pour le Centre mondial du diamant d’Anvers (AWDC).
Sur un marché mondial estimé à près de 60 milliards de dollars, la Chine et l’Inde devraient représenter en 2020 près de 30% de parts de marché à égalité avec les Etats-Unis, jusqu’ici numéro un mondial des achats de pierres précieuses. Comme l’or, le diamant est devenu une valeur refuge pour les investisseurs très nerveux en cette période de récession mondiale.
Des mines en déclin
Si la demande mondiale progresse, la production, elle, stagne, malgré l’ouverture de treize nouvelle mines dans le monde. Des tensions qui poussent les prix à la hausse, notamment sur le marché des diamants de grosse taille. Les diamants les plus recherchés restent, en effet, les grosses pierres de plus de 2 carats, dont la raréfaction conduit à des montants de vente disproportionnés.
Au cours des cinquante dernières années, la production s’est concentrée sur un nombre restreint d’acteurs, la Russie, l’Australie, le Canada et le continent africain (Zaire, Afrique du Sud) pour atteindre 133 millions de carats en 2010. D’ici 2020, cette production annuelle devrait atteindre 175 millions de carats, si l’on en croit l’étude. Une production mondiale en stagnation qui s’explique par le fait que les mines s’épuisent et qu’il n’y a pas nouvelles découvertes. Le géant minier De Beers, propriété du groupe Anglo American, estime qu’à la fin 2012 ses exploitations du cône sud de l’Afrique produiront à pleine capacité.
Des diamants de synthèse
La production de diamants est également une activité dévoreuse en capitaux, car il faut investir des sommes de plus en plus importantes pour extraire les pierres précieuses et trouver de nouveaux gisements. C’est pourquoi plusieurs géants miniers envisagent de limiter leurs activités diamantaires. BHP Billiton qui détient 5% du marché mondial, a annoncé qu’il souhaitait se défaire du gisement d’Ekati, au Canada.
Son concurrent Rio Tinto qui détient, lui aussi, 5% du marché mondial envisage également de réduire ses activités. Le reste de la production mondiale est dominée à près de 40% par De Beers. Ces géants miniers misent désormais sur la fabrication de diamants de synthèse. Ces diamants synthétiques fabriqués en laboratoire, sont, en effet, capables de reproduire à l’identique les diamants naturels, mais sont quatre fois moins chers.

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