Le benchmarking dans les ressources humaines
Le terme de « benchmarking
» a été utilisé en premier en informatique. Il servait à comparer les performances
d’un système avec celles d’un autre, dans des conditions proches de celles qui devaient
prévaloir dans la réalité. Entre-temps, la notion de benchmarking est largement
utilisée chaque fois qu’il s’agit de comparer les performances d’une unité,
d’un processus ou d’un outil avec les leaders du marché. Il commence aussi à
être utilisé dans le domaine des ressources humaines.
Pourquoi le benchmarking ?
Toute organisation, pour
rester efficace, doit viser l’excellence dans son domaine. Il est donc essentiel
qu’elle dispose de points de repères, de références issues des meilleures
pratiques du marché.
Le
benchmarking est donc un moyen, un outil, pour se comparer. Encore faut-il
s’assurer que l’on compare des choses comparables et que l’on ait défini
clairement l’objectif poursuivi.
En matière de ressources
humaines (RH) et dans l’état actuel du développement de la fonction dans la
plupart des entreprises, la question du benchmarking ne constituera souvent pas
la priorité. En effet, il faut tout d’abord que la mission de la fonction RH
(sa contribution au succès de la stratégie et des objectifs de l’entreprise)
ait été précisément définie. En d’autres termes, il s’agit de clarifier, dans
chacune des dimensions de la fonction (administration, gestion et ressources
humaines - cf. PME, déc. 1996), les attentes des clients et de définir des
indicateurs de performance objectifs. On pourra bien entendu s’inspirer en la
matière des expériences d’autres entreprises.
Commencer par une évaluation interne
Il est souhaitable que
l’évaluation de la qualité des prestations fournies soit d’abord effectuée par
les clients de la fonction : dans quelle mesure les prestations répondent-elles
aux attentes ? En particulier, la Direction se doit de préciser ses propres
attentes et de donner un feedback objectif. Les gains d’efficacité et les
synergies à attendre de cette seule démarche sont dans tous les cas
appréciables. Rares sont les entreprises qui ont procédé à cet exercice à ce
jour.
Ce n’est que dans un
deuxième temps qu’on comparera ses performances avec la concurrence ou avec les
leaders du marché, afin de poursuivre la progression entamée.
En procédant différemment,
on risque d’imiter des manières de faire plutôt que de travailler sur les
priorités propres à l’entreprise. Le benchmarking peut alors conduire à
privilégier des solutions toutes faites, donc la manière
au détriment de la finalité. Or, l’outil ne peut qu’être au service de la
finalité, pas l’inverse.
Quelques domaines d’application
Le premier exemple de
benchmarking dans les RH est lié à la rémunération : évaluation de fonctions
(comparaison de l’importance des différentes fonctions entre elles), enquêtes salaires
(comparaisons des salaires de fonctions précises entre entreprises, branches,
...) et comparaison des prestations sociales (comparaison des prestations des
caisses de pension, des « fringe benefits » et avantages sociaux divers, ...).
La tendance aujourd’hui
consiste de plus en plus à comparer la performance des activités de «
production » : par exemple, nombre de collaborateurs RH ou coût total pour le
traitement de l’ensemble des questions administratives de 100 salariés. Dans
les autres domaines, les comparaisons
vont plutôt dans le sens « best practices », afin de profiter des expériences d’autrui.
Ces démarches sont un bon début, et peuvent poser des jalons utiles pour
l’avenir.
La comparaison d’indicateurs
tels que le nombre de collaborateurs RH pour 100 salariés, comme celui des
frais du département RH en proportion de la masse salariale, est dangereuse, si
elle n’est pas ciblée sur des prestations de nature comparable. Créer
des conditions de benchmarking réclame donc
une préparation rigoureuse et une grande ouverture
entre les entreprises.
Le benchmarking, un outil de plus vers l’excellence
Il faut donc d’abord
clarifier ce que les clients attendent, mettre en place une organisation efficace
par rapport à ces attentes (avec feedback systématique et plan d’actions). Une
fois ceci réalisé, on pourra entrer réellement dans une démarche de «
benchmarking », au niveau des processus clé de la fonction, dans un esprit
d’excellence et non avec une volonté de simplement réduire les coûts. Le succès
sera alors sans aucun doute au rendez-vous.
A
noter :
1. Certaines grandes
entreprises ont développé le benchmarking ressources humaines (comparer ses
prestations avec les meilleures du marché).
2. Le benchmarking est un
outil supplémentaire d’évaluation critique de ses prestations, grâce à une
comparaison avec les leaders du marché.
3. Cet outil ne prend son
sens que s’il est placé au service d’une finalité : la contribution attendue
des RH au succès de l’entreprise, en évitant le risque de simplement « faire comme
les autres ».
4. Dans la plupart des
entreprises, la finalité des RH, leur stratégie et une organisation optimale
pour mettre celle-ci en oeuvre constituent la première priorité. Celle-ci sera
suivie d’une évaluation par les clients des prestations fournies par rapport
aux attentes. Le benchmarking ne prendra son sens que dans une seconde phase.
5. Dans tous les cas, le
benchmarking peut traduire un état d’esprit : rechercher l’excellence, être
curieux et ouvert, mais sans jamais privilégier l’outil, le moyen par rapport à
la raison d’être de la fonction.
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