COURS DE MARKETING : INTRODUCTION
1 –
Origines du marketing
Le terme « marketing » est apparu aux
Etats-Unis dans les années 50. Si aujourd’hui le marketing semble indispensable
au succès de toute entreprise, il n’en a pas toujours été de même.
11 – Phase de
production
De la fin du 19e siècle à 1920
environ, les entreprises se trouvaient en phase de production. Pendant cette
phase, les conditions suivantes prévalaient :
- les entreprises commercialisaient des
produits satisfaisant les besoins essentiels de la société ;
- les limites de la fabrication
dictaient la conception et la gamme de produits ;
- une place subalterne était accordée à
la « gestion commerciale » accomplie par le responsable de production ou le
responsable financier
- le rôle du chef des ventes consistait
à vendre tous les produits fabriqués.
Dans cette phase, c’est l’offre qui est dominante
(économie classique du 19e siècle)
12 – Phase de vente
De la fin de la crise de1929 à 1950
environ. Au cours de cette période, les revenus ont augmenté, les individus
commencent à souhaiter une gamme plus étendue de produits, la concurrence s’est
accrue. Les excédents et la surproduction devinrent des facteurs économiques
importants. Les entreprises prirent conscience qu’il ne suffit pas de produire
pour vendre. La demande exprimée par les agents économiques joue alors un rôle
essentiel.
Des aménagements importants
apparaissent dans l’organisation commerciale :
- adaptation des circuits de distribution :
. les grands magasins évoluent,
. les magasins populaires se
développent,
. de nouvelles techniques de vente
apparaissent (libre-service),
. le nombre d’intermédiaires
(grossistes) se réduit.
- Modification des procédés de communication :
. la publicité remplace la réclame,
. les grandes agences de publicité
sont fondées à partir de 1930.
- Perfectionnement des techniques d’enquête et
de sondage d’opinion.
- Les services de vente deviennent autonomes et le prestige de la force
de vente s’accroît, cependant les vendeurs ont recours à des techniques de pression,
ce qui continue aujourd’hui de ternir l’image de ce métier.
13 – Phase de
marketing
Le début de la phase de marketing se
situe dans les années 50. Après la seconde guerre mondiale, on a enregistré un
très fort accroissement du pouvoir d’achat et de la demande de biens et
services. Les habitudes d’achat évoluent ; le cycle de vie des produits se
raccourcit ; les marchés se segmentent, s’élargissent et se complexifient.
Cette phase est caractérisée par le
passage des techniques agressives de vente à la volonté de satisfaire les
besoins des consommateurs. Le client occupe le centre de la réflexion
économique de l’entreprise.
- les techniques de distribution
s’affinent (Grandes surfaces en libre-service intégral),
- le commerce de détail se transforme,
- création des départements marketing
dans les entreprises, dirigés par des spécialistes qui analysent les besoins et
les attentes du marché pour les départements de recherche et développement, de
conception et de production.
Aujourd’hui un grand nombre
d’entreprises dans le monde sont en phase de marketing, même si certaines
d’entre elles sont encore en phase de vente, voire de production. D’autres
encore, les plus modernes, ont commencé une phase sociétale à la suite d’une
adhésion à une législation restrictive voire à une prise de conscience de
l’impact de leurs décisions sur la société (préoccupations liées à
l’environnement, aux réactions négatives des consommateurs…) mais ne sont
encore qu’une minorité .
2 – Une
définition du marketing
Le marketing est un ensemble d’actions
qui, dans une économie de marché, ont pour objectif de prévoir ou de constater,
et le cas échéant de stimuler, susciter ou renouveler les désirs des
consommateurs en telle catégorie de produits et de réaliser l’adaptation
continue de l’appareil productif et de l’appareil commercial d’une entreprise
aux désirs ainsi déterminés.
3 - Les
concepts clés du marketing
· Besoin : suit un sentiment de
manque (manger, se vêtir, s’abriter…)
Le besoin n’est pas créé par la
société ou le marketing, il est inhérent à la nature humaine.
· Désir : moyen privilégié de
satisfaire un besoin.
Les besoins sont en nombre limité, les
désirs culturellement différenciés sont infinis.
· Demande : correspond au désir
d’acheter certains produits soutenu par un vouloir et un pouvoir d’achat. Pour
choisir entre différents produits susceptibles de satisfaire le même besoin, le
consommateur définit une valeur qu’il compare au coût de chaque
produit en vue de maximiser sa satisfaction.
· Produit : toute entité
susceptible de satisfaire un besoin ou un désir : objet, service, idée.
· Echange : acte qui consiste à
obtenir quelque chose de quelqu’un en contrepartie d’autre chose. Si l’accord
intervient entre différentes parties qui échangent, il y a transaction. Lorsque
les accords entre les parties se prolongent pour constituer un partenariat durable,
on peut parler de relations.º passage du marketing transactionnel
ou marketing relationnel.
· Marché : constitué par
l’ensemble des clients capables et désireux de procéder à un échange, leur
permettant de satisfaire un besoin ou un désir. La taille du marché dépend du
nombre de personnes qui :
- éprouvent un désir à l’égard d’un
produit,
- ont les ressources suffisantes pour
l’acquérir
- ont la volonté d’échanger ces
ressources contre le produit.
- Marketing : marketing et marché
sont deux notions indissociables : le marketing s’intéresse à des marchés,
définis par des possibilités d’échange en vue de satisfaire des besoins et des
désirs.
4 – Les
champs d’application du marketing
Le marketing a élargi son champs
d’application pour toutes sortes d’organismes, à but lucratif ou non, dans les
pays industriels comme dans ceux du tiers monde.
41 – Marketing du
secteur commercial
Le marketing s’est d’abord implanté
dans le secteur de la grande consommation, dans des firmes comme Procter et
Gamble, Coca-Cola, Danone, L’oréal, avant de s’étendre au secteur des biens
durables (Renault, Peugeot, Thomson…), puis à celui des biens industriels (IBM,
Strafor, Rank Xerox…) où la clientèle potentielle est réduite, professionnelle
et semble rationnelle.
Les entreprises de services n’y sont venues que plus tard
en tenant compte des particularités des services (immatériels, périssables, non
uniformes) et en mettant en place des techniques spécifiques (ex : yield
management).
42 – Marketing des
secteurs à but non lucratif
De plus en plus d’institutions
(écoles, groupes confessionnels, associations, hôpitaux, musées, centres
culturels…) mais aussi des partis politiques, des syndicats, utilisent des
techniques marketing pour connaître les attitudes et perceptions de leurs «
clients » et mettre en place les meilleurs stratégies de réponse.
43 – Marketing dans
le secteur international
Les entreprises se sont mondialisées,
pour réussir sur les différents marchés, les entreprises doivent en connaître
les spécificités et celles de leurs consommateurs et faire le choix entre un
marketing global (s’appuyant sur une homogénéité des habitudes de consommation)
et un marketing plus différencié (s’appuyant sur des particularismes locaux).
5 – Les
limites du marketing
51 – Les critiques
consuméristes
On peut reprocher au marketing de ne
pas être aussi efficace que le prétendent ses thuriféraires, même s’il doit se
fonder sur l’intérêt des consommateurs. Plusieurs domaines de l’action
commerciale présentent des aspects négatifs :
· le produit :
- l’innovation n’est souvent
qu’apparente,
- la durée de vie est volontairement
raccourcie
- certains produits sont dangereux ou
polluants…
· le prix : joue
souvent sur la naïveté du public en laissant croire qu’un prix élevé va de pair
avec la qualité
· la publicité :
- coûteuse, elle augmente les prix des
produits,
- persuasion non apparente
- envahi la vie privée et exerce un
pouvoir sur les personnes les plus fragiles (enfants, personnes âgées…)
- idéologie de la trompe l’oeil et du
faux semblant…
· la distribution : le
merchandising incite les clients à parcourir les espaces de vente les plus
étendus possibles…
K. Galbraith (= 1970) : « Il est faux
de croire que l’initiative appartient aux consommateurs dont les injonctions
commanderaient toute la politique commerciale des firmes ».
52 – La défense des
consommateurs
La protection des consommateurs
s’exerce de différentes manières :
· par le droit positif
Des lois et règlements visent à
défendre les consommateurs (conformité, sécurité, traçabilité… des produits).
· Par le mouvement
consumériste
Lancé par Ralph Nader aux Etats-Unis
dans les années 60, ce mouvement s’est étendu en France notamment, dans les
années 70 (INC, UFC, Que choisir ?…) et a fortement influencé le consommateur
moderne qui adopte au quotidien des slogans tels que : « Consommez mieux », «
consommez intelligent ». Le souci de comparer, de négocier et de rechercher la
meilleure affaire se développe auprès des consommateurs.
· Par le service
consommateur dans les entreprises
Examen des réclamations, contrats avec
les distributeurs, hot line 24h sur 24… certaines entreprises prennent
conscience de la nécessité d’adopter une éthique à l’égard du consommateur : un
produit de mauvaise qualité ne se vend pas durablement, il nuit à l’image de
marque de son producteur et de son distributeur et invalide la fidélisation de
la clientèle.
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