mercredi 11 juillet 2012



LA COMPARAISON ENTRE AUDIT INTERNE ET CONTRÔLE DE GESTION  Présenté par les étudiants de l’université Amadou hampate ba de Dakar 


Le contre de gestion et l’audit interne nous viennent des USA entre 1920 et 1940 à un moment ou se faisait la pressante nécessite de mettre  de l’ordre dans la gestion des entreprises. Les deux concepts sont deux fonctions, bien connues du monde de l’entreprise, dont le rôle est indispensable au management, aussi bien pour la prise de décisions et la définition de sa stratégie que pour s’inquiéter, et de façon raisonnée, sur les risques susceptibles d’affecter la réalisation des objectifs. Ils se nourrissent aux mêmes sources, scrutent et analysent chiffres et données, comportements et règles de fonctionnement, succès et dysfonctionnements en élaborant des rapports, tableaux de bord et recommandations. Deux fonctions qui sont des éléments essentiels du contrôle interne et qui, à ce titre, contribuent à mieux maîtriser les activités de l’entreprise.
Selon la définition de l’Institute of Internal Audi tors (IIA) «l’audit interne est une activité indépendante  et objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques de contrôle et de gouvernement d’entreprise et en faisant des propositions pour renforcer son efficacité. »
     En 1965, Robert N. Anthony propose, dans un premier temps, une définition classique du contrôle de gestion : « Le contrôle de gestion (management control) est un processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et utilisées de manière efficace et efficiente pour la réalisation des objectifs de l’organisation. ».Mais également il représente «  le dispositif permanent mis en œuvre par les responsables d’une organisation pour s’assurer que ses activités sont convenablement maitriser à tous les niveaux en vue de lui permettre d’atteindre ses objectifs >>  source (IFACI).
     Il peut aussi être définit comme un processus d’aide à la décision permettant une intervention avant, pendant et après l’action. C’est un système global d’information interne à l’entreprise qui permet la décentralisation, la synthèse et l’interprétation de l’ensemble des données figurant les performances de chacune des activités ou fonctions de l’entreprise.
    Après avoir défini ces deux concepts, il conviendra ainsi de souligner leur rôle et objectif, puis  une comparaison des deux notions.
   

 I - LES ROLES ET OBJECTIFS

1.    L’AUDIT INTERNE

     L’auditeur interne a pour mission de veiller à la qualité de l’information sur laquelle la direction générale apporte ces décisions et à l’efficacité avec laquelle sont conduites les opérations qui doivent concourir la réalisation des objectifs de l’entreprise.                                                                            L’audit interne doit apporter à la direction générale de garantie quand aux informations qu’elle peut utiliser et qui provienne des divisions annexe ; assurer les bons fonctionnements de différent processus productif ainsi que l’efficience de l’ensemble de flux   informel développer au sein de l’entreprise ; assister tous les éléments productifs au sein de l’entreprise pour assurer l’efficience de toute les structures productives. En effet, la responsabilité des     fonctionnaires dans la réalisation des taches et l’analyse objective de recommandation provenant de la direction générale permet d’accroitre l’efficacité de l’ensemble productif ; porter un intérêt à tous les systèmes et sous-système comptables et non comptable de l’entreprise.                                                                                                                                En tel intérêt est primordiale afin d’assurer une rentabilité et une efficience des l’ensemble des investissements réalisés .Il est à noter que c’est à la direction générale de fixer les fonctions et les limites du contrôle interne. L'audit interne est une fonction d'évaluation à la disposition d'une organisation pour examiner et apprécier le bon fonctionnement, la cohérence et l'efficience de son contrôle interne. A cet effet, les auditeurs internes examinent les différentes activités de l'organisation, évaluent les risques et le dispositif mis en place pour les maîtriser, s'assurent de la qualité de la performance dans l'accomplissement des responsabilités confiées et font toute recommandation pour améliorer sa sécurité et accroître son efficacité.
      Membre à part entière du management de l'organisation, le responsable de l'audit interne agit dans le cadre d'une charte d'audit définissant son indépendance.
L'audit interne doit ensuite identifier les problèmes significatifs, en évaluant leur gravité. Elle diagnostique leurs causes, et établit la validité et l'exactitude des chiffres et opinions recueillis en les rapportant aux faits réels et à ceux relevés à partir des documents. Il lui incombe également d'apprécier les déviations par rapport aux normes et d'élaborer les recommandations destinées à corriger
les dysfonctionnements ou renforcer des contrôles non efficients.     Le rôle de l'audit consiste en premier lieu à valider la qualité du contrôle interne. Il joue également un rôle déterminant dans la sauvegarde des actifs immobilisés de la société, le bon suivi des comptes des agents et courtiers, la bonne utilisation de l'excédent en trésorerie et la bonne négociation des traités de réassurances. L’audit interne est une activité d'appréciation indépendante, au service de la direction générale. Il étudie la fiabilité des informations financières, la validité des systèmes sur le plan légal, les moyens de protection des actifs et l'utilisation optimale des ressources. L'audit intervient sur le terrain a posteriori pour chercher l'information pertinente. De fonction de « d’inspection » qu'il était au départ, l'audit interne s'oriente actuellement vers un rôle de consulting. L'auditeur interne doit pour cela maîtriser les techniques de communication pour se présenter non pas comme un vérificateur mais un collaborateur dont l'objectif est l'amélioration des systèmes.  La fonction d'audit a débuté avec la vérification des informations comptables et financières. Actuellement, l'audit interne est un outil de compétitivité, grâce à la mise en place de "systèmes cohérents" qui assurent la circulation d'une information de qualité et facilitent l'évaluation des gains de productivité.    L’audit interne est une fonction qui a pour finalité d’évaluer la qualité du système de contrôle interne et d’en recommander des améliorations ; le management étant le premier bénéficiaire, peut considérer que la qualité de celui-ci est un facteur de bonne gouvernance. Il doit avoir des garanties sur cette qualité grâce à un comité d’audits.
    L’audit interne, permet de répondre à 5 objectifs :
§  Vérifier la conformité aux exigences du(es) référentiel(s) de l’entreprise (normes, textes réglementaires, cahiers des charges, spécifications clients, …).
§  Vérifier que les dispositions organisationnelles (processus) et opérationnelles (procédures, instructions, etc.…) sont établies, connues, comprises et appliquées.
§  Vérifier l’efficacité du domaine audité, c’est-à-dire son aptitude à atteindre les objectifs.
§  Identifier des pistes d’amélioration et des recommandations pour conduire l’entreprise vers le progrès.
§  Conforter les bonnes pratiques observées pour encourager les équipes et capitaliser ces pratiques dans l’entreprise.

2.     LE CONTROLE DE GESTION

  D'origine strictement comptable, le contrôle de gestion a les mêmes objectifs que l'audit interne et intervient également au niveau de l'ensemble des fonctions de l'entreprise. Alors que l'audit évolue vers le conseil et l'assistance, le contrôle de gestion englobe l'analyse des coûts et le contrôle budgétaire. Le contrôle de gestion assure, au moment de la détermination des objectifs, la cohérence des actions grâce à un système d'information.
La convergence des deux fonctions va être source de conflits au sein de l'entreprise.
   Le contrôleur de gestion  participe à la définition des objectifs des prévisions budgétaires et des objectifs financiers de l’entreprise et de ses departements.il veille a leur respect au cours de l’année, analyse les écarts et propose des mesures correctives. En outre il participe à l’élaboration des objectifs de l’entreprise ou d’un département, aide a définir les budgets annuels et les moyens techniques ,humains et financiers nécessaires .Il suit en permanence les réalisations des départements ,élabore des tableaux de bord pertinents pour l’activité concernée ,collecte les informations qualitatives et quantitatives nécessaires.
     Il met en évidence les écarts significatifs entre les prévisions et les réalisations, analyse les causes des écarts avec les responsables opérationnels, ajuste les prévisions en fonction des écarts constatés, conçoit et rédige des rapports de synthèse pour la direction générale
     Il est le garant de la cohérence et de la conformité des procédures par rapport à l’ensemble des règles de gestion de l’entreprise et assure de l’harmonisation des outils informatiques de gestion.   De la même façon, le contrôle de gestion  met en œuvre  la stratégie. Dans sa vision classique, il est la contrepartie de la délégation de pouvoir et assure la cohérence stratégie/objectifs. Avec la mise en place d’outils spécifiques, d’une part, il restitue à la direction une vision de la situation de l’entreprise indispensable pour l’action immédiate et, d’autre part, permet aux opérationnels de suivre leur performance et d’orienter ainsi la gestion de l’entreprise vers une vision partagée ;il est aussi un instrument d’élaboration de la stratégie, aux confins de l’information et dans un environnement particulièrement instable. Dans un contexte versatile où les avantages       concurrentiels conditionnent le devenir de l’entreprise et où les options stratégiques génèrent parfois des coûts colossaux, le contrôle de gestion, aux confins d’une mine d’informations variées, s’avère être précieux pour définir la stratégie et maîtriser ainsi le développement de l’entreprise. Et sa collaboration repose principalement sur la traduction des scénarios envisagés en langage financier et en risques et opportunités.
       La planification fait désormais partie des attributions du contrôleur de gestion.Par exemple, la décision de lancement ou d’amélioration d’un produit repose sur l’élaboration d’un plan pluriannuel. Cet outil de simulation intègre, d’une part, les différents coûts générés par le projet (coûts de conception, de développement, de commercialisation et de financement) et, d’autre part, le gain potentiel attendu. Ainsi, le dirigeant dispose d’une vision      globale du projet : coûts, financement, gains à venir et risques inhérents. H. Bouquin ne définit-il pas le contrôle de gestion comme « un ensemble de processus et dispositifs qui, dans les organisations, orientent les décisions, les actions et les comportements pour les rendre cohérents avec des objectifs à long et moyen terme tout en s’appuyant sur des systèmes d’information » ? Un système d’information est un ensemble d’éléments humains, de matériels, de logiciels et de méthodes destiné à collecter des informations internes et externes à l’entreprise, à les conserver, à les traiter et à les communiquer.
     C’est un outil :
      • d’aide à la décision en fournissant des informations utiles et pertinentes pour les choix de            gestion des responsables d’activité ; 
      • de contrôle de l’organisation en aidant à détecter les dysfonctionnements internes ;
      • de coordination de l’ensemble des activités composant l’entreprise
     Les objectifs du contrôle de gestion sont :
  Contribuer à la définition de la stratégie
  Suivre la mise en œuvre de la stratégie
  Préparer l’allocation maximum des ressources en conformité avec l’objectif court terme et les objectifs stratégiques
  Mesurer les performances
  Piloter l’activité et prendre des actions correctives
  Vérifier si les différents objectifs mentionnés dans le budget sont respectés
  Permettre de connaitre la rentabilité de tous les produits importants et de tous les clients importants
  Déterminer les charges qui sont ou non nécessaire à la réalisation des objectifs de l’entreprise 

II- COMPARAISON ENTRE AUDIT INTERNE ET CONTROLE DE GESTION

1.  SPECIFICITES
    
L'audit interne intervient sur le terrain a posteriori pour chercher l'information pertinente. Le contrôle de gestion assure, au moment de la détermination des objectifs, la cohérence des actions grâce à un système d'information. La convergence des deux fonctions va être source de conflits au sein de l'entreprise.
      Le contrôleur de gestion a pour rôle l’établissement du budget, l’analyse des écarts entre le budget et le réalisé et diverses analyse d’évolution du chiffre d’affaire, de couts, de marges etc. Par contre l’auditeur interne révise l’organisation à travers son contrôle interne, il vise à donner assurance à la direction sur la maitrise des risques de cette organisation (grâce à l’efficacité de son contrôle interne.
      Comme nous l'avons déjà mis en avant, le contrôle de gestion semble surtout avoir pour finalité externe de rendre compte au mieux de la réalité économique afin que les décideurs puissent prendre des décisions satisfaisantes pour accroître la performance économique de l’organisation. Le travail de l’auditeur interne est davantage du contrôle que de l’analyse : il va vérifier que les procédures légales et les procédures mises en place dans l’entreprise sont bien appliquées ; qu’elles sont optimales. Dans les deux cas la personne est amenée à proposer des solutions pour les améliorer, ce qui est déjà mis en place pour gagner en efficacité. Donc, pour le contrôle de gestion et l’audit interne, il semble que l’objectif est le contrôle de l’organisation par elle-même.    Le travail du contrôleur de gestion va davantage porter sur l’analyse des chiffres (issu de la comptabilité générale, comptabilité analytique, gestion des stocks, gestion de la trésorerie, services commerciales…..) il mettra en place des indicateurs de suivi et analysera leur évolution .les résultats trouvés seront analyser et aideront les dirigeants à prendre des décisions (rentabilité des produits, nouvel investissement, nouvelle orientation stratégique,…..)

2. L’AUDIT INTERNE UN ELEMENT DU CONTROLE DE GESTION

La finalité de l'audit est aussi de contrôler: contrôler la conformité des comportements avec les normes de comportements fixés, contrôler que ces  normes et règlements internes sont bien ceux permettant une performance des plus satisfaisantes... Aussi, il semblerait que l'audit par      sa finalité de contrôle interne permet d'atteindre des objectifs visés. La différence est qu'au lieu de contrôler le résultat du processus organisationnel, comme semble le faire le  contrôle de gestion, l'audit contrôle le processus lui-même. Aussi, avec l'audit interne, la politique d'implémentation estmoins discrétionnaire, puisqu'on ne laisse pas aux membres de l'organisation la liberté des moyens. Pour reprendre la typologie de MINTZBERG (1982),avec l'audit interne, on passe d'une « standardisation des résultats » à une « standardisation des procédés ». Par exemple, pour une Entreprise, au lieu de s'assurer une fois la livraison effectuée delà température de la palette de surgelés comme on le faisait avant la mise en place d'une standardisation des procédés au début de cette décennie ; on s'assure que le camion peut rentrer dans l'entrepôt de stockage de chaque magasin -car l'été c'est surtout lors du déchargement en plein air que la cabine du camion se réchauffe- et les procédés de déchargement sont tels que la cabine ne perd pas plus de 5°C.D’où, il semble que l'audit interne permet de contrôler l'organisation aussi bien que le contrôle de gestion. Mais, cette conclusion ne permet pas d'assurer que l'audit est un substitut au contrôle de gestion. Pour ce faire, il faudrait que l'audit interne soit une boite à outils au moins aussi performante que le contrôle de gestion.

CONCLUSION

 Comme nous l'avons déjà mis en avant, le contrôle de gestion semble surtout avoir pour finalité externe de rendre compte au mieux de la réalité économique afin que les décideurs puissent prendre des décisions satisfaisantes pour accroître la performance économique de l'organisation. En effet, le coût complet, par exemple, avait pour finalité de montrer la rentabilité respective des produits. Aussi, la firme pouvait voir quels étaient les produits les plus rentables et ceux déficitaires pour mettre en œuvre une restructuration ou revoir sa politique de prix.  En effet, il apparait que le contrôle de gestion est toujours nécessaire pour garder la maîtrise et vérifier le bon déroulement des processus de l'organisation et qu'il doit s'aider de l'audit interne pour relever le défi que représente la complexification croissante des organisations modernes. Ainsi, partis d’horizons différents et utilisant des moyens spécifiques, les deux fonctions tendent à se rejoindre dans leur universalité et dans leurs objectifs. Le contrôle de gestion, dont la conceptualisation des pratiques et des comportements a été progressive par la mise en œuvre de la stratégie, assume une nouvelle mission : l’assistance aux décideurs dans leurs choix. Et c’est ce en quoi l’évolution du contrôle de gestion rejoint celle de l’audit interne. Ces deux disciplines, nées dans un même pays à une même époque mais dont la conceptualisation diffère, convergent de plus en plus dans leur développement vers une seule et même direction : la mission de conseil au management de l’entreprise dans toutes ses dimensions stratégiques et opérationnelles.

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