mercredi 11 juillet 2012


CONTRÔLE DE GESTION : la maîtrise des frais de structure et en quoi le BBZ est plus adapté aux conditions de la situation actuelle 


I.LA MAÎTRISE DES FRAIS DE STRUCTURE


Le BBZ est né, à la fin des années 60, aux Etats-Unis. Cette époque correspondait à un tournant, il s’agissait en effet du passage de la période de croissance à une période de turbulence.

1- Instabilité des débouchés traditionnels,
2- augmentation des contraintes,
3- développement des « indirects »,
4- changements des rapports humains dans l’entreprise.



            1- Instabilité des débouchés traditionnels: les causes de ce changement ce situe à deux niveaux, l’internalisation de la concurrence et des mutations technologiques importantes.

            2- Augmentation des contraintes: tous les mouvements de défense du consommateur concernant la qualité des produits, le respect de l’environnement, la législation antipollution..., la sécurité, l’hygiène des postes de travail, les emplois réservés aux handicapés, les retenues pour la sécurité sociale, les ASSEDIC, les indemnités pour licenciements, l’extension des régimes de protection sociale et de retraite à des catégories sociales non encore couvertes, une plus grande ponction fiscale.

            3- Développement des « indirects »: l’augmentation des contraintes, la nécessité de faire face à de nouveaux défis commerciaux se traduisent par un besoin accru de services fonctionnels de tous types: contrôle, audit, statistiques, recherche, entretien, surveillance, information...D’où une augmentation en valeur absolue du personnel occupé aux tâches ne contribuant pas directement à la production. Parallèlement à cette augmentation en valeur absolue, les domaines indirects ou administratifs ont vu leur importance croître en valeur relative du fait même des innovations industrielles. De plus on constate un transfert en ce qui concerne la qualité du personnel: la personnel des indirects (service d’assistance, services fonctionnels, services administratifs...) tend de plus en plus à gagner de l’importance. Ces dépenses sont beaucoup plus difficiles à cerner et à maîtriser. On peut donc difficilement cerner l’impact sur l’efficacité globale de l’organisation.

            4- Changements des rapports humains dans l’entreprise: les décisions devront toujours être prises par la hiérarchie et appliquées par les hommes de terrain, en revanche ce qui va changer, c’est la façon dont les décisions sont préparées et la façon dont l’ordre est transmis aux opérationnels en vue d’exécution. De plus en plus le personnel à besoin d’être motivé lorsqu’il s’agit d’exécuter une décision. Une bonne partie du travail du cadre consiste dorénavant à informer son personnel, à dialoguer avec lui, à l’écouter, à découvrir ses motivations, à l’encourager à se développer...



- II -
EN QUOI LE BBZ EST PLUS ADAPTE AUX CONDITIONS DE LA SITUATION ACTUELLE



            Face à la situation de crise, diverses solutions sont à chercher. Les principales se situent au niveau de la planification stratégique, laquelle fixe de nouveaux objectifs à long terme, dans les domaines où sont nés de nouveaux besoins. De nouveaux outils doivent être utilisés, parallèlement aux grandes décisions stratégiques pour permettre aux entreprises et services publics de rester efficaces et productifs. C’est à l’occasion de la préparation du budget de l’année que les entreprises, qu’elles soient en difficulté ou non, prennent le plus conscience du caractère limité de leurs ressources. C’est au moment de la budgétisation, que ce soit celle des dépenses d’investissement ou celles des dépenses de fonctionnement, que la tension monte dans l’organisation, que la rivalité s’installent dans les différents services. Le BBZ met en évidence le caractère artificiel de la distinction entre les dépenses d’investissement et les dépenses de fonctionnement. Cette distinction justifie l’existence de deux procédures distinctes en ce qui concerne l’élaboration et l’approbation des budgets qui se déroulent à des dates différentes dans la plupart des organisations. Par définition, les investissements concernent toujours les activités nouvelles, alors que les dépenses de fonctionnement sont souvent la reconduction de dépenses passées connues. L’approche BBZ consiste à appliquer au budget de fonctionnement la même rigueur d’analyse que pour le budget d’investissements. Le domaine d’intervention du BBZ est celui du budget de fonctionnement, mais il doit s’inscrire à l’intérieur d’une stratégie globale bien définie.

Le BBZ tire son efficacité d’un certain nombre de traits qui lui sont caractéristiques:
1- il est mieux adapté à la nécessité du redéploiement,
2- il est conçu spécialement pour maîtriser les frais de structure et les frais indirects,
3- il suscite la participation constructive du personnel,
4- il est fait pour la négociation entre supérieurs et subordonnées,
5- il facilite les choix budgétaires par le lien qu’il établit entre budget et résultats.

            1- Il est mieux adapté à la nécessité du redéploiement: la budgétisation classique se révèle approprié en période de croissance, elle n’a pas été préparée pour faire face à des conditions changeantes. La budgétisation classique introduit une rigidité qui diminue la marge de manœuvre. En revanche le BBZ part du principe que la réflexion budgétaire doit être l’occasion de repenser l’allocation des ressources de façon à coller au mieux aux besoins de l’environnement. Il part du zéro pour définir les besoins.

            2- Il est conçu spécialement pour maîtriser les frais de structure et les frais indirects: tout le monde reconnaît l’efficacité de la budgétisation classique tant qu’il s’agit des coûts directs de production. Cela est loin d’être le cas pour les frais de structure et les frais indirects. Or on constate que la part des frais de structure et des frais indirects dans le prix de revient des entreprises devenait de plus en plus prépondérante. Le BBZ apporte une amélioration par rapport au budget classique, il oblige les managers et la hiérarchie à consacrer plus de temps et de réflexion aux budgets représentant la part la plus importante des dépenses de fonctionnement.

            3- Il suscite la participation constructive du personnel: le BBZ est un instrument pour faciliter le redéploiement des ressources, redéployer ses ressources c’est faire subir un changement à l’organisation, à la fois dans les nouveaux objectifs qui lui sont fixés, dans les méthodes de travail, et surtout dans les mentalités. Tout changement nécessite la participation active des personnes concernées, le BBZ suscite cette participation. Le système de budgétisation classique implique généralement le seul chef de section budgétaire. Le BBZ fait du manager le promoteur même du changement, ce sont les cadres qui suggèrent les changements à effectuer. C’est par une double action que le BBZ parvient à ce résultat: l’implication dans le processus budgétaire d’un niveau hiérarchique inférieur à celui habituellement concerné dans la budgétisation classique; l’utilisation de la méthode incrémentale, c’est à dire la présentation de plusieurs budgets de sorte que quel que soit le budget retenu par la direction, il correspondra à un budget élaboré par le responsable lui-même.

            4- Il est fait pour la négociation entre supérieurs et subordonnées: le BBZ part du principe que les demandes de budgets des managers doivent être discutées avec la direction. Il part du principe qu’un ajustement doit être discutées avec la direction. Il part du principe qu’un ajustement doit être trouvé entre les demandes émanant de différents services, et c’est à la direction qu’il appartient de trancher. La technique incrémentale fait du dépassement des fonds disponibles une chose prévue d’avance. Dans ce contexte même si la direction prend la décision de réduire les budgets, les budgets retenus correspondront toujours à des propositions élaborées et présentées par les managers eux-mêmes.

            5- Il facilite les choix budgétaires par le lien qu’il établit entre budgets et résultats: la finalité première du budget a de tout temps été l’allocation des ressources dans le but d’atteindre un objectif. Mais la pratique courante de la préparation et de l’approbation des budgets a fait que les managers ont perdu de vue cette finalité. Le BBZ pour éviter une telle déviation, fait une obligation dans sa méthodologie, de mettre en parallèle pour chaque proposition budgétaire la performance à atteindre et le budget nécessaire pour son obtention. De ce fait, la finalité du budget est sans cesse rappelée à tous les protagonistes du jeu budgétaire.


                        A chaque fois que le BBZ est en balance avec une autre technique, le BBZ apporte, en plus de l’objectif visé des bénéfices spécifiques:

- le BBZ en tant qu’outil de diminution des coûts, le BBZ n’est pas un simple outil de réduction de coûts. Son action va au-delà et concerne la réallocation générale des frais de fonctionnement. Il se trouve que parmi  les réallocations possibles, l’objectif de réduction des coûts peut être poursuivi. Mais dans ce cas de figure, le BBZ ne se contente pas de viser des diminutions de coûts, il apporte avec lui toutes les améliorations durables.

- le BBZ en tant qu’outil d’innovation et de dynamisme dans l’organisation: le BBZ a comme ambition d’apporter un tel changement au niveau de la culture des organisations, et il possède les moyens de son ambition, à savoir la mesure des performances et leur association à un coût. La grosse faiblesse de la plupart des méthodes de créativité dans les organisations est de rester qualitatives. L’esprit et la méthodologie propres au BBZ permettent aux facultés d’innovation de s’exprimer, de se mesurer et de se renforcer. Le BBZ donne la possibilité aux responsables de centre de décision de s’exprimer, de développer leurs facultés d’innovation et de créativité, afin de trouver la proposition la plus économique, permettant d’atteindre les résultats voulus.

- le BBZ en tant qu’outil de planification: le BBZ ne se positionne pas comme concurrent des diverses techniques de planification mais plutôt comme complément. Le BBZ lie, la phase de mise en place et la phase de planification en un seul et même processus. Une fois que les axes du développement stratégique ont été définis et diffusés aux cadres, ceux ci sont invités à développer des programmes d’action et à les valoriser financièrement. Ils jouent un rôle actif dans la mise en place de la stratégie et seront motivés pour atteindre les résultats.

- le BBZ en tant qu’outil d’organisation: Le BBZ est un soutien efficace à une autre méthode. Le BBZ présente l’avantage de lier les changements dans l’organisation avec les programmes d’action et les budgets correspondants, les réorganisations qu’il propose ne peuvent se heurter à des incompatibilités financières. Le BBZ peut servir à mettre en évidence des lacunes dans la stratégie de la société, son utilisation au niveau de l’organisation permet d’identifier les grandes alternatives


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