dimanche 8 juillet 2012


Bourse des valeurs    et marché financier 







 Le champ de la finance englobe des marchés aux fonctions diversifiées. Certains de ces marchés assument un rôle de financement. Ils constituent des marchés de capitaux, c'est-à-dire des lieux sur lesquels des agents qui ont des besoins de financement peuvent trouver en face d’eux des agents disposés à avancer des fonds excédentaires en contrepartie d’une rémunération appropriée : C’est le rôle que tiennent le marché financier pour des financements à long terme et le marché monétaire par des financements à court terme.
Le marché financier se présente donc comme une composante du marché de capitaux qui permet le financement de l’économie. C’est le lieu d’émission et d’échange des valeurs mobilières, principalement les actions et les obligations.

I- L’organisation et la structure des marchés boursiers :

  La bourse des valeurs est le marché officiel et organisé sur lequel s’échangent les valeurs mobilières françaises et étrangères admises aux négociations par les autorités compétentes.
Le fonctionnement du marché financier repose sur l’activité de deux compartiments dont les fonctions sont différentes et complémentaires : le marché primaire et le marché boursier ou marché secondaire.

Le marché primaire est celui des émissions de titres. Il met en relation les agents à déficit de financement c'est-à-dire les entreprises, les collectivités locales et l’Etat qui émettent des produits financiers (actions, obligations et autres produits), et les agents à surplus de financement, les épargnants, essentiellement les ménages, qui les souscrivent. Ce compartiment remplit une fonction de financement, d’allocation du capital.

Le marché secondaire ne concerne que l’échange des valeurs mobilières déjà émises. Par exemple, un épargnant ayant souscrit à une émission d’obligations d’Etat peut souhaiter revendre ce titre acheté à l’Etat ; c’est sur le marché secondaire qu’il pourra réaliser cette opération. C’est donc sur ce marché secondaire que varient les prix des valeurs mobilières, appelés cours. Ces cours peuvent alors s’écarter considérablement du cours d’émission fixé par l’émetteur de valeur mobilières (marché primaires). Sur le marché secondaire, qui correspond au terme de « Bourse », l’émetteur n’intervient plus (sauf s’il souhaite racheter ses propres actions) puisque seules les offres et les demandes de titres déterminent les cours. A la Bourse, les titres déjà émis s’échangent contre de l’argent liquide.


  
Marché primaire
=
Marché financier
=
Emission de nouvelles valeurs mobilières
Marché secondaire
=
Bourse
=
Echange et cotation des valeurs mobilières déjà émises



On remarque toutefois que les termes de marché financier et de bourse sont souvent pris comme synonymes pour désigner l’ensemble des deux compartiments.
Marché primaire et marché secondaire sont des marchés indissociables car un épargnant n’achètera des valeurs lors de leur émission que s’il dispose de la possibilité de s’en défaire à de bonnes conditions (sans perte) sur le marché secondaire. La bonne santé de la Bourse (cours à la hausse) est donc une condition pour attirer l’épargne vers ceux qui ont besoin de capitaux (marché primaire).

II- A quoi sert la Bourse ?

Le financement de l’économie

C’est le rôle du marché primaire d’assurer la rencontre directe entre de nouveaux épargnants et les agents économiques (entreprises, Etats, organismes publics) recherchant des fonds. Le marché financier remplit donc sa fonction lorsqu’il parvient à attirer une épargne nouvelle. Le marché financier facilite donc le développement des entreprises.
Sur le marché primaire, les épargnants individuels interviennent surtout de façon indirecte car ce sont plutôt les organismes gérant leur épargne investie à la Bourse (les OPCVM, gérant SICAV et FCP) qui participent aux émissions de valeurs mobilières (augmentations de capital des sociétés par exemple).
Plus généralement, ce sont les « investisseurs institutionnels » qui jouent un rôle important sur ce marché en raison de leur puissance financière. Appelés aussi « zinzins », ils sont constitués par les compagnies d’assurances, les caisses de retraite, la caisse des dépôts et consignations et les organismes de placement collectifs crées par l’ensemble des institutions financières et bancaires. Ils peuvent aussi intervenir massivement sur le marché secondaire pour réguler les cours (éviter une trop forte baisse par exemple), si bien qu’on les désigne aussi comme étant les « gendarmes » de la Bourse.

Les mutations financières des entreprises 

La bourse (marché secondaire) permet de faciliter les changements dans la structure financière des grandes entreprises cotées, c'est-à-dire dans la répartition de leur capital entre les différents actionnaires. La Bourse permet ainsi les alliances, les restructurations, les fusions et les rachats d’entreprises.
L’offre publique d’achat (OPA) est une opération financière qui permet à une entreprise de prendre le contrôle d’une autre en proposant publiquement aux actionnaires de cette dernière de racheter leurs actions à un prix plus élevé que les cours du marché. Une OPA peut se faire avec l’accord (OPA « amicale ») ou non (OPA « inamicale ») des dirigeants. L’entreprise qui cherche à prendre le contrôle d’une société cotée peut aussi lancer une offre publique d’échange (OPE) en offrant en rémunération ses propres actions au lieu de paiement en espèces.
Les OPA sont très sévèrement réglementées, d’autant que des raiders sont apparus. Ces derniers lancent des OPA sur des sociétés affaiblies non pour en prendre le contrôle et en assurer la gestion mais pour réaliser des plus-values financières ; une OPA conduit souvent en effet à une bataille boursière où société attaquante et société attaquée cherchent à obtenir le maximum d’actions, ce qui produit automatiquement une hausse des cours.
Les privatisations d’entreprises publiques, réalisées grâce à la vente par l’Etat des titres de sociétés dont il était propriétaire, ont permis de modifier totalement la structure financière de nombreuses entreprises.  

III- Les acteurs de la Bourse :

      Les sociétés de bourse sont les acteurs de base de la Bourse. Ce sont des organismes financiers, souvent filiales d’institutions bancaires importantes, chargés de la négociation et de la cotation des valeurs mobilières. Ce sont donc des personnes morales qui ont succédé, en 1988, à une personne physique, l’agent de change. Les sociétés de bourse, comme autrefois les officiers ministériels qu’étaient les agents de change, détiennent le monopole des opérations à la Bourse.



IV- Présentation de la nouvelle Autorité des marchés financiers :

    Le texte de loi sur la sécurité financière, a organisé la fusion de la COB et du CMF en une entité unique qui a pris le nom d’ « Autorité des marchés financiers ».
Dans les grandes lignes, la nouvelle entité a été conçue comme une sorte d’addition des deux régulateurs existants. Néanmoins, le gouvernement a souhaité conférer une relative indépendance à la nouvelle autorité.
   Ainsi l’AMF se caractérise par un statut nouveau d’autorité publique indépendante dotée de la personnalité morale, distincte de l’Etat.
 Concrètement, le fait que l’AMF dispose de la personnalité morale, ce qui était le cas du CMF mais pas de la COB, lui assurera une certaine autonomie dans la gestion de son budget.
Surtout, cela lui permettra d’agir en justice mais aussi, éventuellement d’être assignée en responsabilité (Dufour O., 2003).
En pratique, l’AMF est opérationnelle depuis le 24 novembre 2003, date de son installation par le ministre français de l’économie et des finances. Elle s’est dotée d’un certain nombre de moyens de communications qui relatent son activité et la rapprochent de plus en plus des épargnants et des marchés financiers.
  Par ailleurs, l’AMF vient d’achever d’une part, le recrutement de son personnel administratif et d’autre part la composition de ses différents organes. 

  Les compétences et les missions de l’AMF :

L’AMF ne doit pas être « la simple juxtaposition des organigrammes et des équipes de la COB, du CMF et CDGF. Il s’agit d’une nouvelle autorité publique indépendante qui doit affirmer sa propre identité et tirer le meilleur parti de la fusion dont elle est issue ».
C’est en ses termes, que Michel Prada (2004) définit la nouvelle autorité de régulation.
De ce fait, l’AMF aura un champ de compétence plus large, dans le sens où elle constituera en quelque sorte le régulateur des rapports entre les acteurs du marché, les émetteurs, les investisseurs et les intermédiaires.
Plus précisément, ses compétences portent en premier lieu, sur les opérations et l’information financière où elle doit réglementer et contrôler l’ensemble des opérations financière portant sur les sociétés cotées. Elle doit veiller au bon déroulement des offres publiques boursière et vérifier la pertinence et la fiabilité des informations publiées par les sociétés.
En deuxième lieu, l’AMF supervise les produits d’épargne collective en autorisant la création de SICAV et de FCP. Elle vérifie notamment l’information figurant dans le prospectus simplifié de chaque produit, qui doit être remis au client avant d’investir.
En troisième lieu, l’AMF définit les principes d’organisation et de fonctionnement des entreprises de marché et des systèmes de règlement livraison.
Finalement et en quatrième lieu, l’AMF détermine les règles de bonne conduite et les obligations que doivent respecter les professionnels autorisés à fournir des services d’investissement au des conseils en investissement.


 Côté missions, la principale sera de garantir tout à la fois l’efficience et l’intégrité des marchés financiers.
L’efficience, c’est selon Michel Prada (2004), « Leur (les marchés) aptitude technique à remplir au mieux, en termes de coût, de délai et de sûreté les fonctions d’échanges entre demandeurs et offreurs de capitaux ».

Leur intégrité, c’est à la fois « la pertinence, la transparence et l’accessibilité de l’information qui irrigue les marchés et nourrit les décisions des acteurs, et la loyauté comme l’équité dans les rapports entre ces acteurs au regard du jeu de leur compétition, comme au regard des relations des forts aux faibles » (Prada .M, 2004).

Au total donc, la mission de l’AMF c’est de protéger l’épargne investie en produits financiers, de s’assurer de la qualité des informations transmises aux investisseurs et de veiller au bon fonctionnement des marchés financiers. De plus, l’AMF a un véritable rôle dans la réglementation, le contrôle et la sanction de la profession d’analyste financier.




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