vendredi 16 mars 2012

La création monétaire


La création monétaire 
I. Le mécanisme de création monétaire
    A. La création de monnaie par les banques commerciales
            1. La création de monnaie par le crédit
 Considérons la création monétaire à partir d'un exemple simple : un particulier, M. Vincenzo a besoin d'un prêt de 50 000    pour s'acheter un appartement, il souhaite obtenir ce prêt auprès du Crédit Agricole qui est prêt à lui consentir un taux d'intérêt attractif sur 10 ans.
Le prêt octroyé, les écritures comptables suivantes vont être passées :  
 Monsieur VINCENZO
Actif                                                                                                     Passif
                          
Compte au Crédit A gricole : 50 000                                      Dette à l’égard du Crédit Agricole : 50 000
CRÉDIT AGRICOLE
Actif                                                                                                      Passif

Créances sur M. Vincenzo :  50 000                                                               Compte de M. Vincenzo : 50 000
         Le crédit a bien été accordé sans dépôt préalable. Donc quand une banque commerciale accorde un crédit à un agent économique (particulier, entreprise), elle créée de la monnaie scripturale en portant la somme correspondant au crédit accordé sur le compte à vue du client bénéficiaire du  prêt. Il y a destruction monétaire lors du remboursement du prêt (débit du compte du client de la banque).
Mais attention, tout octroi de crédit par les banques n'implique pas forcément une création monétaire. Dans l'exemple que nous venons de voir le crédt accordé se fait ex nihilo, c'est-à-dire à partir de rien, il y a donc bien création de monnaie. Par contre il n'y a pas de création monétaire lorsqu'une banque joue un simple rôle d'intermédiaire financier entre des agent qui placent leur épargne et ceux qui empruntent, on parle là d'un système de crédit réel dans lequel on ne peut investir que ce que d'autres ont préalablement épargné.
 2. La création de monnaie par les devises
Lors de l'envoi de marchandises à l'étranger, l'exportateur pourra se fera payer en devises et changer ces devises contre des euros auprès de sa banque. Là encore de la monnaie est créée car le compte de l'exportateur est crédité. Au contraire les importations payées en euros donnent lieu à destruction de monnaie car le compte de l'importateur est débité.
              3. La création de monnaie par les avances à l'État
Les ménages et les entreprises ne sont pas les seuls agents économiques à s'endetter auprès des banques. La mauvaise gestion du budget de l'État le conduit à rechercher des financements pour compenser le déficit budgétaire (dépenses publiques > recettes publiques). Ce financement du déficit budgétaire passe ordinairement par l'émission de bons du Trésor, ceux-ci seront achetés par les banques qui devront créer de la monnaie scripturale à hauteur de leurs achats.
 B. Les limites à la création monétaire
1. La demande de crédit
L'émission de monnaie par les banques commerciales n'est pas illimitée. D'abord, elle dépendra de la demande de crédits par les agents économiques. Ceux-ci ne consentiront à s'endetter que pour des achats ou des investissements prévus en tenant compte du taux d'intérêt réel et de leur volonté de consommation ou de croissance.
 2. Les fuites
 Le pouvoir de création monétaire est limité. A n’importe quel moment, le détenteur de monnaie scripturale peut demander à être remboursé en monnaie centrale (billets). Si la banque crée trop de monnaie, elle a des problèmes pour en assurer la convertibilité .  Les risques de fuite auxquels elle doit faire face sont de trois ordres :
    les fuites en billets liées aux habitudes des usagers (achats en liquide ...), lesquels vont retirer de la monnaie fiduciaire auprès des DAB (distributeurs automatiques de billets).
    les fuites en réserves : la Banque Centrale impose aux banques de second rang (banques commerciales) des réserves obligatoires, c’est à dire des comptes non rémunérés en monnaie centrale à la banque centrale. Toute banque se doit donc de conserver une étroite proportion entre sa réserve de monnaie centrale et sa création monétaire afin d’éviter tout risque d’illiquidité et donc d’assumer dans la mesure du possible un phénomène de " défiance " ou de " run ". Ce critère de solvabilité a été renforcé par la réglementation Cooke adoptée le 11 juillet 1988 (qui redéfinit une norme minimale de capitaux de base ou de fonds propres - 8 % des actifs pondérés en fonction du risque -).

     la compensation interbancaire : L'argent créé par les banques commerciales ne restera pas sur les dépôts à vue de ses clients, il servira en partie à effectuer des chèques, des virements vers d'autres banques. L'argent que se devront les banques entre elles nécessitera le recours à la monnaie banque centrale.
 C. Le multiplicateur de crédit
Dans notre exemple relatif au prêt de Monsieur Vincenzo auprès du Crédit Agricole, le crédit est accordé à Monsieur Vincenzo sans qu'il ait effectué de dépôt préalable sur son compte courant auprès du Crédit Agricole. Monsieur Vincenzo utilisera les 50 000 euros pour s'acheter un appartement, il versera donc cette somme sur le compte du vendeur.
L’utilisation du crédit attribué à Monsieur Vincenzo va être à l’origine d’un nouveau dépôt qui lui-même donnera naissance à un nouveau crédit. Ainsi contrairement à ce que l'on croit ordinairement ce ne sont pas les dépôts qui font les crédits (Monsieur Vincenzo a obtenu son prêt sans dépôt préalable) mais les crédits qui font les dépôts.
Les crédits donnent lieu à des dépôts qui engendreront de nouveaux crédits mais d'un montant moindre toutefois puisque la banque commerciale va conserver une partie du dépôt sous forme de monnaie banque centrale pour faire face aux besoins de ses clients  et régler ses dettes vis à vis des autres banques. Le rapport entre la monnaie scripturale créée et la monnaie fiduciaire nécessaire à la couverture des fuite s'appelle le multiplicateur de crédit.



II. La gestion de la monnaie par les pouvoirs publics
A. Les politiques monétaires
La politique monétaire se donne pour objectif d'adapter le mieux possible l'offre de monnaie du système bancaire aux besoins des agents économiques en vue de réguler l'activité à court et moyen terme.
 1. L'encadrement du crédit
L'encadrement du crédit est une façon très dirigiste pour la Banque centrale de contrôler la création de monnaie par les banques commerciales. Elle fut largement pratiquée en France à partir de 1963. Ce type de politique monétaire consistait à fixer aux banques une norme annuelle de progression des crédits octroyés. Elle était ouvent couplée à une politique industrielle consistant à faire varier les possibilités de crédits en fonction des secteurs d'activités demandant un financement. L'État français qui dirigeait de fait la Banque de France pouvait alors étrangler certains secteurs d'activités en limitant leur refinancement et en favoriser d'autres. En effet, l'absence d'ouverture des marchés internationaux des capitaux ne permettait pas alors aux entreprises de se financer ailleurs.
L'ère Mitterrandienne avec son cortège de nationalisations dans le secteur des banques a poussé encore plus loin cette pratique. L'État devenant propriétaire de la quasi totalité du secteur bancaire il pouvait de facto contrôler toutes les entreprises du pays par l'arme monétaire. Avec le retour au privé des banques et l'indépendance de la Banque de France, puis la création de la BCE, l'encadrement du crédit fut abandonné.
2. La politique de réescompte
On appelle taux d'escompte le taux d'intérêt que la banque centrale applique aux banques commerciales lorsqu'elle leur accorde un crédit. Comme nous l'avons vu, devant les fuites en monnaie banque centrale, les banques commerciales doivent s'adresser à la banque centrale pour satisfaire leurs besoins en billets. En général les banques obtiendront ces billets en réescomptant des effets de commerce, c'est-à-dire en cédant une partie de leurs créances commerciales à la banque centrale.
La banque centrale pourra :
dans un contexte inflationniste, chercher à freiner l'expansion de monnaie en élevant le taux d'escompte afin de renchérir le crédit (l'argent est cher) ;
dans un contexte de relance économique, faciliter le crédit en baissant le taux de l'escompte (l'argent est bon marché).
3. L'intervention sur le marché monétaire
Les banques peuvent aussi se refinancer sur le marché interbancaire. Ce marché est un compartiment du marché monétaire c'est-à-dire un marché où s'échangent des capitaux à court terme (alors que le marché financier est celui sur lequel s'échangent des capitaux à long terme). Sur le marché interbancaire vont se confronter d'une part les offres de monnaie fiduciaire de la banque centrale mais aussi des banques commerciales qui présentent des excédents de trésorerie ; d'autre part les demandes de monnaie fiduciare des banques cherchant à se refinancer.
L'institut d'émission aura un impact décisif sur ce marché. Dans le cas où la Banque centrale souhaite augmenter la création monétaire des banques commerciales, elle achète des titres en utilisant de la monnaie banque centrale, ce qui améliore la liquidité bancaire ; inversement dans le cas où elle souhaite limiter cete création, elle vend des titres aux banques afin d'effectuer une ponction sur leurs réserves de monnaie centrale et par là même réduire la liquidité des banques.
 B. Les agrégats monétaires
La masse monétaire se constitue de l'ensemble de la monnaie en circulation, elle prend des formes  très différentes et se classe en trois agrégats en fonction de leur plus ou moins important degré de liquidité. La liquidité étant la capacité à éteindre immédiatement une dette. Parmi ces différents agrégats M3 en est la composante surveillée par les autorités monétaires, elle englobe l'ensemble de la masse monétaire de la zone euro.
Les agrégats de la masse monétaire pour la zone euro ont été définis au premier janvier 1999, ce sont :
M1= monnaie fiduciaire et dépôts à vue en euros (liquidité forte) ;
M2 = M1 + les dépôts à terme d'une durée inférieure ou égale à deux ans + les dépôts remboursables avec un prévis inférieur ou égal à trois mois (par exemple les livrets A, les comptes d'épargne-logement, les comptes à terme) ;
M3 = M2 + pensions + titres de créance d'une durée supérieure ou égale à deux ans (les obligations par exemple) + les titres d'OPCVM monétaires et les instruments du marché monétaire (ces titres peuvent être revendus rapidement mais ils peuvent perdre de leur valeur ou en gagner).
À noter OPCVM : Organismes proposant aux épargnants d’acheter des parts de leur capital qui est placé par des professionnels sur les marchés ; le rendement des valeurs ainsi détenues alimente la rémunération des parts de l’O.P.C.V.M. que l’on peut revendre sur un marché secondaire. Les sociétés d’investissement à capital variable (Sicav) et les fonds communs de placement (F.C.P.) valorisent leur capital en actions, obligations, bons du Trésor, titres de créances négociables du marché monétaire..





1 commentaire:

  1. Voici les coordonnées de M. Benjamin, lfdsloans @ outlook.com. / lfdsloans@lemeridianfds.com Ou Whatsapp +1 989-394-3740 qui m'a aidé avec un prêt de 90,000.00 euros pour démarrer mon entreprise et je suis très reconnaissant, c'était vraiment difficile pour moi ici d'essayer de faire comme une mère célibataire les choses n'ont pas été faciles avec moi, mais avec l'aide de Le_Meridian, j'ai mis le sourire sur mon visage alors que je regarde mon entreprise se renforcer et se développer également. gratitude pour que toute personne cherchant de l'aide financière ou traversant des difficultés avec son entreprise ou souhaitant démarrer un projet d'entreprise puisse voir à cela et avoir l'espoir de sortir de la difficulté .. Merci.

    RépondreSupprimer