mardi 9 avril 2013

FINANCE ISLAMIQUE : UN COMPLÉMENT DU FINANCEMENT CLASSIQUE, SELON LE PREMIER MINISTRE




FINANCE ISLAMIQUE : UN COMPLÉMENT DU FINANCEMENT CLASSIQUE, SELON LE PREMIER MINISTRE

Le Sénégal compte s’appuyer sur la finance islamique pour réaliser son ambitieux programme économique et social en complément au financement classique qui reste l’habitude et la norme. C’est la conviction du Premier ministre, Abdoul Mbaye, qui présidait, hier, l’ouverture du troisième forum international de la finance islamique. Il s’agira notamment d’atténuer l’insuffisance d’offre de financement destinée aux producteurs ruraux, aux secteurs sociaux de base et aux besoins d’investissement des Pme.

En conformité avec un large passage de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre, Abdoul Mbaye a réaffirmé hier l’attachement du Sénégal à la promotion de la finance islamique, la seule industrie financière qui a su résister à la crise économique qui frappe encore la planète.
C’est ainsi qu’il l’a qualifiée de voie incontournable à emprunter pour accéder à un développement durable, en faisant l’économie de crises financières récurrentes et dévastatrices d’efforts accumulés. En fait, notre pays a pris l’option de favoriser l’émergence d’une industrie financière islamique dans un environnement légal et réglementaire approprié, selon le chef du gouvernement. Les secteurs –cibles de cette 3ème édition (infrastructures, agriculture et secteurs sociaux) cadrent parfaitement avec la vision du Chef de l’Etat qui a l’ambition de faire de l’agriculture le moteur de la croissance. Il s’agira aussi d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir l’accès de tous les citoyens à des services sociaux de base de qualité.
Abdoul Mbaye a annoncé que cet ambitieux programme économique et social laisse entrevoir d’énormes possibilités d’investissement dans des domaines aussi variés que le développement de grandes fermes agricoles modernes, l’agro-industrie, l’équipement rural et les activités génératrices de revenus au profit des jeunes et des femmes.

Une croissance mondiale soutenue
La finance islamique a connu une croissance mondiale soutenue au cours des dix dernières années pour atteindre un volume de 1000 milliards de dollars en 2012 (environ 500 mille milliards de francs Cfa). Pour le premier ministre, ce mode de financement n’est pas un accessoire de religion, mais plutôt un mécanisme porteur de vérité, rejetant l’usure et la spéculation pure et malfaisante à la fois pour l’homme et pour l’économie. « Il n’est, en effet, ni acceptable, ni réaliste, ni viable dans la durée, que l’intermédiation et la transaction s’approprient tous les gains aux dépens de l’économie réelle, c'est-à-dire du producteur », à en croire Abdoul Mbaye. Aujourd’hui, les grandes places financières du monde donnent de plus en plus à la finance islamique l’intérêt qu’elle mérite. Londres est en train de devenir la capitale européenne de la finance islamique tandis que l’Ecosse a fait des pas de géant en matière de réglementation.
En Afrique de l’ouest, les institutions communautaires comme la Cedeao et l’Uemoa commencent à s’intéresser aux différents mécanismes de la finance islamique pour la réalisation d’importants programmes de développement.
La création de banques islamiques dans la sous-région illustre d’ailleurs l’attractivité des produits financiers offerts et de l’appropriation progressive de la finance islamique par les populations.

Un emprunt obligataire (Sukuk) de 107 milliards FCfa
Le Sénégal envisage de lancer un emprunt obligataire d’un montant de 163 millions d’euros, environ 107 milliards de FCfa, dans le marché de la finance islamique. Ces obligations appelées Sukuks vont permettre de combler les énormes déficits en infrastructures socio-économiques, selon Mouhamadou Lamine Mbacké, président de l’institut africain de la finance islamique qui donnait ainsi la nouvelle. Ces Sukuks a-t-il poursuivi, sont des ressources importantes qui vont permettre à l’Etat de développer des secteurs-clés comme l’agriculture et les infrastructures. Aussi, près de 18 banques conventionnelles et trois institutions de micro-finance développeront leurs activités au Sénégal. M. Mbacké a, par ailleurs, annoncé le lancement du fonds de micro finance islamique et l’appui du gouvernement du Sénégal est très attendu. L’institut africain de la finance islamique insiste aussi sur le volet important du renforcement des capacités et a déjà assuré la formation de 450 professionnels de la sous-région malgré le retard constaté dans le cadre de la construction d’un centre de formation.
Source: Mamadou Lamine DIATTA - LESOLEIL

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