CONVERGENCES DIVERGENCES ENTRE LE SYSTÈME COMPTABLE OHADA ET LES NORMES IAS/IFRS (2 eme partie)
B- Au niveau des
états financiers
1- Au
niveau des différents types d’états financiers à établir
Les dispositions des normes IAS/IFRS prévoient une norme portant
présentation des états financiers (norme IAS 1) qui doivent contenir :
- un bilan;
- un compte de
résultat;
- un tableau de
variation des capitaux propres;
- un tableau de flux
de trésorerie
- les notes annexes.
Deux types de notes annexes doivent être présentés : des notes annexes
pour chaque norme et des notes annexes pour des informations sectorielles.
Les normes IAS/IFRS n’imposent pas de format de présentation des états
financiers. Le choix du format est libre.
Le cadre conceptuel SYSCOHADA prévoit trois systèmes d’établissement des
états financiers en fonction de la taille et du secteur d’activités de
l’entreprise :
- Les états
financiers du premier système doivent contenir : un bilan, un compte de
résultat, un tableau financier des ressources et des emplois, un état annexé et
les notes annexes pour les informations significatives.
- Les états
financiers du deuxième système doivent contenir : un bilan, un compte de
résultat, un état annexé et les notes annexes pour les informations
significatives.
- Les états
financiers du troisième système se résument à l’établissement d’un état des
recettes et des dépenses dégageant le résultat de l’exercice.
Les états financiers du Système Comptable OHADA sont présentés selon des
formats réglementés.
2- Au
niveau des éléments des états financiers
a)- Actif du bilan
Le cadre conceptuel de l’IASB définit l’actif comme étant des bénéfices
économiques futurs attendus tandis que le SYSCOHADA définit l’actif comme étant
des bénéfices économiques futurs probables.
Les dispositions des normes IAS/IFRS font distinguer deux grandes rubriques
pour l'actif : l'actif courant et l'actif non courant selon qu'il
intervient dans le cycle normal d'exploitation ou non ou en tenant compte du
délai.
Alors que selon les dispositions du SYSCOHADA distinguent :
l'actif immobilisé, l'actif circulant et la trésorerie- actif et les écarts de
conversion- actif.
b)- Passif du bilan
Selon les dispositions du SYSCOHADA, le passif est une obligation actuelle
de l’entreprise résultant d’événements passés et dont l’extinction implique
pour l’entreprise une sortie de ressources représentatives d’avantages
économiques. Cette définition est similaire à celle donnée par le cadre
conceptuel de l’IASB, toutefois les dispositions des normes IAS/IFRS ajoutent
des précisions quant à la différence existante entre l'obligation actuelle et
engagement futur. Pour qu'une obligation soit prise en compte comme un passif,
il faut qu'elle soit actuelle. Ainsi, la décision d'acquérir un actif ne donne
pas, en elle-même, lieu à la constitution d'un passif donc l'obligation ne
naîtra que lorsque l'actif est livré ou que l'engagement a un caractère
irrévocable. Le cadre de l'IASB présente en plus les façons d'éteindre une
obligation: un paiement en espèce, un transfert d'autres actifs, une fourniture
de services, le remplacement de cette obligation par une autre obligation, la
conversion de l'obligation en part du capital.
Dans la définition de l'élément des capitaux propres il y a une grande
similitude entre les deux cadres conceptuels. Le cadre conceptuel de l'IASB
distingue trois grandes rubriques pour le passif : les capitaux propres,
le passif courant et le passif non courant selon qu'il intervient dans le cycle
normal d'exploitation ou non ou en tenant compte du délai. Alors que selon les
dispositions du SYSCOHADA distinguent cinq grandes masses : les capitaux
propres, les dettes financières, le passif circulant, la trésorerie- passif et
les écarts de conversion- passif.
c)- Compte de résultat
Le cadre conceptuel du SYSCOHADA distingue quatre niveaux d'analyse: le
niveau d'exploitation qui donne le résultat d'exploitation, le niveau financier
qui conduit au résultat financier, le niveau hors activités ordinaires qui fait
allusion au résultat H.A.O et enfin le niveau global qui nous amène le résultat
net. Les dispositions du SYSCOHADA prévoient neuf soldes successifs de gestion:
marge brute sur marchandises, marge brute sur matières, la valeur ajoutée,
l'excédent brute d'exploitation, résultat d'exploitation, résultat financier,
résultat des activités ordinaires, résultat HAO, résultat net.
Selon les dispositions des normes IAS/IFRS le compte de résultat ne
présente pas des soldes successifs de gestion. Le cadre conceptuel de l'IASB
retient deux façons de présenter le compte de résultat : il y a la
présentation par nature de charges et la présentation par destination de
charges. Toutes deux conduisent au même résultat net.
Le cadre conceptuel de l'IASB définit les produits (comprennent les produits des activités courantes et
les gains) comme les accroissements d'avantages
économiques sous forme d'accroissements d'actifs ou, de diminutions de passifs
et qui ont induit une augmentation des capitaux propres autrement que par
de nouveaux apports en capital. C'est-à-dire un produit est constitué de tout
accroissement des capitaux propres autres qu'une augmentation de capital.
Le cadre conceptuel de l'IASB présente d'une part les produits des activités ordinaires et les gainscomme un seul élément des états financiers. D'autre part il exige qu'ils
soient présentés séparément dans l'état de résultat.
Le cadre conceptuel de l'IASB regroupe les charges provenant des activités
ordinaires de l'entreprise et les pertes en donnant une définition, aux charges, qui sont les diminutions d'avantages économiques
futures apparues au cours de l'exercice sous forme de diminution d'actifs ou
d'accroissement de passifs qui ont induit une diminution dans les
capitaux propres autrement que par des distributions aux propriétaires du
capital.
3- Au
niveau des rubriques des états financiers
a) Frais
d’établissement
Le Système Comptable OHADA prévoit, à l’actif du bilan, une rubrique pour
les frais d’établissement qui sont les dépenses exposées dans le cadre
d'opérations qui conditionnent l'existence, l'activité ou le développement de
l'entreprise, dont le montant ne peut être rapporté à des productions de biens
ou de services déterminés.
Les frais d'établissement comprennent entre autres :
§
les frais de constitution, à savoir, les droits d'enregistrement sur
apports, les honoraires, les paiements effectués au titre des formalités
légales de publication, notamment auprès du Greffe ;
§
les frais de premier établissement (prospection, publicité,
notamment) ;
§
les frais d'augmentation de capital et d'opérations diverses, liées
notamment à la fusion, la scission ou toute autre transformation de société.
Les frais d'établissement constituent des actifs fictifs inscrits dans les
charges immobilisées.
Selon les dispositions des normes IAS/IFRS, les frais, de constitution, de
premier établissement et d’augmentation de capital, ne sont pas inscrits à
l’actif du bilan.
b)- Charges à répartir sur plusieurs
exercices
Le Système Comptable OHADA prévoit, à l’actif du bilan, une rubrique pour
les charges à repartir sur plusieurs exercices qui constituent des charges
engagées ou enregistrées pendant l'exercice ou les exercices antérieurs, mais
qui se rattachent également aux exercices suivants soit parce que leur
répartition est justifiée par des conditions d'exercice de l'activité, soit
parce que leur maintien en charges est impropre à donner une image fidèle du
résultat.
Elles figurent au bilan dans les charges immobilisées et ne doivent être
confondues ni avec des immobilisations incorporelles ayant valeur économique,
ni avec les provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices.
Leur répartition “sur plusieurs exercices” s'effectue par amortissements
directs.
Selon les dispositions des normes IAS/IFRS, les charges engagées ou
enregistrées pendant l’exercice ou les exercices antérieures, mais qui se
rattachent également aux exercices suivants, ne sont pas inscrits à l’actif du
bilan.
c)- Provisions réglementées
Le Système Comptable OHADA prévoit, au passif du bilan, une rubrique pour
les provisions réglementées qui sont des provisions ne correspondant pas à
l'objet normal d'une provision[2] et comptabilisées en application de dispositions
légales (et notamment fiscales).
Les amortissements dérogatoires sont assimilés à des provisions
réglementées.
Les dispositions des normes IAS/IFRS, ne prévoient pas, au passif du bilan,
une rubrique pour les provisions réglementées.
d)- Subventions d’investissement
Le Système Comptable OHADA prévoit, au passif du bilan, une rubrique pour
les subventions d’investissement qui sont des aides financières accordées à
l'entreprise, par l’Etat ou les collectivités publiques, en vue d'acquérir ou
de créer des valeurs immobilisées (subventions d'équipement) ou de financer des
activités à long terme. Dans certains cas, l'entreprise reçoit cette subvention
d'investissement sous la forme d'un transfert direct d'immobilisations.
Les dispositions des normes IAS/IFRS, ne prévoient pas, au passif du bilan,
une rubrique pour les subventions d’investissement. Ces subventions sont
imputées :
- soit en moins des actifs financés ;
- soit en « produits constatés d’avance ».
e)- Provisions financières pour risques et
charges
Le Système Comptable OHADA prévoit, au passif du bilan, une rubrique pour
provisions financières pour risques et charges qui sont des provisions évaluées
à l'arrêté des comptes, destinées à couvrir des risques et des charges que les
événements survenus ou en cours rendent probables, qui sont nettement précisées
quant à leur objet, mais dont la réalisation est incertaine et la survenance
estimée à plus d'un an.
Donc selon les dispositions du Système Comptable OHADA, les provisions
financières pour risques et charges constituent un passif dont l’échéance ou le
montant n’est pas fixé de façon précise.
Les dispositions des normes IAS/IFRS, les provisions financières pour
risques et charges constituent un passif dont l’échéance ou le montant
est incertain.
f)- Provisions pour charges à repartir
entre plusieurs exercices
Le Système comptable OHADA prévoit des provisions pour charges à repartir
entre plusieurs exercices qui sont des provisions relatives à des charges
prévisibles qui ne sauraient être supportées par le seul exercice au cours
duquel elles sont engagées.
Par exemple : provision pour couvrir des frais de grosses réparations;
Celle-ci doit être constituée dans les conditions suivantes :
- elle doit être
destinée à couvrir des charges importantes qui ne présentent pas un caractère
annuel et ne peuvent être assimilées à des frais courants d'entretien et de
réparation ;
- elle doit faire
l'objet, dès l'acquisition du bien par l'entreprise, d'une programmation en
fonction de la durée de vie de ce bien, compte tenu des grosses réparations
envisagées.
Les dispositions des normes IAS/IFRS ne prévoient pas de provisions pour
charges à repartir entre plusieurs exercices.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire