Comparaison
entre la méthode des centres d’analyse et la méthode ABC ( suite )
II-LA METHODE A BASE
D’ACTIVITES (ABC) :
1-Définition et objectifs
C’est à la fin des années 80, que cette méthode a été
élaborée suite aux travaux d’un programme de recherche américain. Ces travaux
ont conduit en effet à formuler des critiques à l’égard des méthodes
américaines classiques qui seraient devenues inappropriées en raison notamment
de l’évolution du contexte économique et organisationnel.
Deux (2) aspects de ces évolutions sont notamment
mis en exergue :
o
L’augmentation considérable de la part
des charges indirectes dans le montant des couts ;
o
Le constat d’une interdépendance entre
les activités de l’organisation au sein du processus de création de valeur.
Cette remise en cause des méthodes américaines
classiques de calcul des couts est à l’origine du développement d’une nouvelle
méthode connue sous la dénomination « Activity Based Costing » qui
peut se traduire par la méthode ABC ou méthode à base d’activités.
La méthode proposée vise à identifier les activités
réalisées au sein de l’organisation afin d’être à même de les relier, de
manière la plus directe possible, avec la création de valeur (processus, produits
services…)
2-Les principales étapes de la méthode
a-Identifier les
activités
Il s’agit de recenser l’ensemble
des activités de l’entreprise. Cette analyse est faite à partir de la
documentation existant dans l’entreprise et par enquête auprès des personnels
des différents niveaux hiérarchiques.
b-Affecter
les ressources aux activités
Les ressources sont les charges
consommées par chaque activité ; elles sont directes par rapport aux activités
définies.
c-Identifier
les inducteurs d’activité
Il s’agit de rechercher les
facteurs expliquant le mieux la consommation de ressources.
Un inducteur et un indicateur de
volume d’activité. Il traduit une relation de causalité entre la consommation
des ressources et les activités.
Remarque :
Les activités qui ont le même
inducteur peuvent être regroupées dans un centre.
3-Apports de la méthode base
d’activités
La méthode de calcul des couts a
base d’activités se fonde sur une identification organisationnelle des
activités de l’entreprise.
o
Les
apports lies a la notion d’activité comme base de l’analyse :
La
méthode se centre sur les activités et non sur les produits. En effet alors que
les produits peuvent avoir un cycle de vie très court, c’est au sein des
activités que perdurent le savoir faire de l’entreprise et que se trouve la
création de valeur qui sera incluse dans les produits par combinaisons
diverses. De plus, l’utilisation de l’activité comme élément d’analyse ouvre
des perspectives de combinaisons multiples pour déterminer les couts de
processus particuliers, d’ensemble d’activités, de services spécifiques
(maintenance, qualité…)… On introduit ainsi la possibilité de prendre en compte
la perspective du client, le lien avec la création de valeur, autrement dit une
logique de la demande. La méthode permet donc de pallier certaines des lacunes
mentionnées dans le cas des centres d’analyse, par exemple celles relatives à
la prise en compte de la demande des clients et de l’innovation.
Les apports liés à la notion
d’inducteur de couts
Avec
la notion d’inducteurs de couts, c’est la recherche des facteurs de causalité
déterminants de la consommation des ressources qui est mise en exergue. Cette
recherche est effectuée pour chaque activité, mais il s’agit également de
déterminer les inducteurs qui sont communs à plusieurs activités et qui par
conséquent sont probablement appelés à jouer un rôle transversal majeur. La
recherche des causes déterminantes de l’évolution des couts, avec la notion
d’inducteurs de couts, à notamment conduit à faire apparaitre de manière plus
claire des liens de causalités tels que : les effets de série, de
diversification de gamme, de complexité des produits…
Cependant,
les modalités d’identification des activités à partir d’une étude
organisationnelle, le degré de détail requis dans l’analyse, les multiples
combinaisons des activités qu’il est possible d’envisager, les difficultés pour
trouver les inducteurs de couts les plus déterminants laissent supposer une
certaine lourdeur pour la mise en œuvre et l’utilisation de la méthode ainsi
que l’extrême influence des choix opérés.
Nous
ne trancherons pas ici, le fait de savoir s’il s’agit à proprement parler
d’apports nouveaux ou bien de renouer ainsi, d’une certaine façon, avec les
fondements de la méthode des centres d’analyse ou des sections homogènes. Quoi
qu’il en soit la méthode a suscité débats, controverse qui conduisent à
repenser les calculs de couts complets afin d’améliorer leur pertinence.
3-Apports
de la méthode base d’activités
La méthode de calcul des couts a
base d’activités se fonde sur une identification organisationnelle des
activités de l’entreprise.
o
Les
apports lies à la notion d’activité comme base de l’analyse :
La
méthode se centre sur les activités et non sur les produits. En effet alors que
les produits peuvent avoir un cycle de vie très court, c’est au sein des
activités que perdurent le savoir faire de l’entreprise et que se trouve la
création de valeur qui sera incluse dans les produits par combinaisons
diverses. De plus, l’utilisation de l’activité comme élément d’analyse ouvre
des perspectives de combinaisons multiples pour déterminer les couts de
processus particuliers, d’ensemble d’activités, de services spécifiques
(maintenance, qualité…)… On introduit ainsi la possibilité de prendre en compte
la perspective du client, le lien avec la création de valeur, autrement dit une
logique de la demande. La méthode permet donc de pallier certaines des lacunes
mentionnées dans le cas des centres d’analyse, par exemple celles relatives à
la prise en compte de la demande des clients et de l’innovation.
o
Les
apports liés à la notion d’inducteur de couts
Avec
la notion d’inducteurs de couts, c’est la recherche des facteurs de causalité
déterminants de la consommation des ressources qui est mise en exergue. Cette
recherche est effectuée pour chaque activité, mais il s’agit également de
déterminer les inducteurs qui sont communs à plusieurs activités et qui par
conséquent sont probablement appelés à jouer un rôle transversal majeur. La
recherche des causes déterminantes de l’évolution des couts, avec la notion
d’inducteurs de couts, à notamment conduit à faire apparaitre de manière plus
claire des liens de causalités tels que : les effets de série, de
diversification de gamme, de complexité des produits…
Cependant,
les modalités d’identification des activités à partir d’une étude
organisationnelle, le degré de détail requis dans l’analyse, les multiples
combinaisons des activités qu’il est possible d’envisager, les difficultés pour
trouver les inducteurs de couts les plus déterminants laissent supposer une
certaine lourdeur pour la mise en œuvre et l’utilisation de la méthode ainsi
que l’extrême influence des choix opérés.
Nous
ne trancherons pas ici, le fait de savoir s’il s’agit à proprement parler
d’apports nouveaux ou bien de renouer ainsi, d’une certaine façon, avec les
fondements de la méthode des centres d’analyse ou des sections homogènes. Quoi
qu’il en soit la méthode a suscité débats, controverse qui conduisent à
repenser les calculs de couts complets afin d’améliorer leur pertinence.
4-Les limites de
la méthode
La principale limite du modèle à
base d’activités réside dans sa complexité. La qualité du modèle dépend de la
façon dont il est défini : définition des activités, définition des inducteurs,
regroupement des inducteurs, etc.
III-
COMPARAISON ENTRE LA METHODE DES CENTRES D’ANALYSE ET LA METHODE ABC
a-Cadre théorique
Méthode des centres d’analyses
|
Méthode ABC
|
Traitement des charges indirectes
|
Les
charges indirectes transitent dans des centres d’analyse pour être en suite
imputées aux produits à l’aide d’U.O.
|
Les
charges indirectes sont regroupées dans les activités et le cout de chaque
activité est déterminé. Ce cout est ensuite réparti entre les produits à
l’aide d’inducteurs
|
Centre d’analyse et activité
|
Un
centre d’analyse correspond le plus souvent à une division comptable,
comprenant des activités non homogènes.
|
Une
activité correspond à un ensemble de taches homogènes. Le fonctionnement de
l’entreprise est appréhendé à travers une véritable «carte de ses
activités ».
|
Unité d’œuvre et inducteur
|
L’unité
d’œuvre est souvent liée à un volume de production.
|
L’inducteur
de cout traduit une relation de causalité entre l’activité et la ressource
consommé(ou charge).n
|
b-Cadre pratique
Calcul du cout des inducteurs par unité de produit
par la méthode ABC
Cout
des produits
|
Produit1
|
Produit2
|
Remarque
|
Cout
directs
Couts
directs matière
Couts
de main d’œuvre directe
Couts
directs fixe de
fabrication
couts
directs distribution
couts
indirects
|
158
131
20
5
2
31,0219
|
573
331
40
200
2
499,8914
|
|
Cout
Total
|
189,0219
|
1072,8914
|
|
Les résultats obtenus par la méthode ABC
Résultat
des produits vendus
|
Produit1
|
Produit2
|
Quantité
|
Prix
unitaire
|
Total
|
Quantité
|
Prix
unitaire
|
Total
|
Prix
de vente
Cout
de revient
|
100000
100000
|
195,0000
189,0219
|
19500000
18902190,00
|
2000
2000
|
1100,00
1072,8914
|
2200000,00
2145782,80
|
Résultat
Taux
de rentabilité
|
|
5,978295
|
597810,00
3,07%
|
|
27,109700
|
54217,20
2,46%
|
Les résultats obtenus à partir de la méthode des
centres d’analyse
Résultat
des produits vendus
|
Produit1
|
Produit2
|
Quantité
|
Prix
unitaire
|
Total
|
Quantité
|
Prix
unitaire
|
Total
|
Prix
de vents
Cout
de revient
|
100000
100000
|
195,00
197,198866
|
19500000
19719886,60
|
2000
2000
|
1100
664,031678
|
2200000
1328069,36
|
Résultat
Taux
de rentabilité
|
|
-2,1989
|
-219886,60
-1,13%
|
|
435,9683
|
871936,64
39,63%
|
D’où, le tableau comparatif suivant :
Comparaison
|
Méthode
des centres d’analyse
|
Méthode
à base d’activité
|
Produit1
|
Produit2
|
Produit1
|
Produit2
|
Prix
de vente
Cout
unitaire
Résultats
unitaires
Marge
en %
Résultat
global
Résultat
total pour les 2 produits
|
195
197,19
-2,1989
-1,13%
-219886,60
|
1100
664,03
435,9683
39,63%
871936,64
|
195
189,02
5,9781
3,07%
591810
|
1100
1072,89
27,1086
2,46%
54217,2
|
652050,04
|
652027,20
|
Le résultat global est
identique quelle que soit la méthode de calcul des couts. Le faible écart entre
les deux résultats est dû aux effets des arrondis. Par contre, les couts et
résultats par produit sont différents.
Par la méthode des
centres d’analyse, le produit P1, fabriqué en grande quantité (100000 unités)
se voit imputé une grande part des charges indirectes lorsque les unités
d’œuvre sont « volumiques » (Heures de main d’œuvre, quantités
traités dans l’atelier). Son cout est ainsi proportionnellement plus important
à tel point que son résultat est déficitaire. Il subventionne le produit P2
fabriqué en série.
Dans la méthode à base
d’activités, l’utilisation d’inducteurs non volumiques (nombre de fournisseurs,
nombre de lignes de produits…) corrige ce phénomène. Le cout P1 est diminué et
son résultat devient même positif. Le cout de P2 prend en considération
« l’effet de série » qui était masqué dans l’autre méthode.