lundi 16 mars 2015

Groupe BOA : Le groupe Bank of Africa poursuit sa croissance.


La moyenne du bénéfice net consolidé sur les dernières années (2010 à 2014) est de 61,34 millions d’euros 







Le 13 mars dernier, le groupe Bank Of Africa a publié ses principaux résultats financiers pour l’année 2014. Le groupe bancaire a enregistré une forte progression de ses principaux indicateurs.
Ainsi  pour l’exercice 2014, le Produit Net Bancaire (PNB) est passé de 388 millions d’euros à 321 millions d’euros en 2013, soit une hausse de 21% et une hausse de 26% pour  son total bilan.
Les autres résultats se sont inscrits dans ce sillage. En effet, le résultat brut d'exploitation enregistre une croissance de 23,7%  tandis que le bénéfice net consolidé  a progressé de 58,5%, comparativement aux 56,8 millions d’euros réalisés sur l’année précédente.
Les crédits à la clientèle et les dépôts de la clientèle ont augmentés  respectivement de 23,2% et 16.3%.
Rappelons que le Groupe bancaire  est présent dans 17 pays africains et est contrôlé par le marocain BMCE Bank.



mardi 2 décembre 2014

Comment faire une candidature spontanée ?

Comment faire une candidature spontanée ?

Vous avez déjà répondu à des dizaines d’offres d’emploi, sans résultat, et vous envisagez de passer à la vitesse supérieure
                             

Vous avez raison : si rien ne bouge, pourquoi ne pas prendre une longueur d'avance en envoyant des candidatures spontanées ?
Attention : la candidature spontanée ne doit jamais ressembler à un envoi massif de lettres identiques à des dizaines d’employeurs potentiels. Pour que votre candidature spontanée soit réussie, il va falloir la personnaliser.
1. La personnalisation
Première chose à faire : renseignez-vous sur l’entreprise. Quelle personne dirige le service pour lequel vous postulez ? Adressez-vous directement à lui dans votre lettre. Pourquoi voulez-vous travailler là-bas ? « Je me suis intéressé à votre entreprise car... », « J'apprécie votre culture d’entreprise »... Bref, pour retenir l’attention du recruteur, vous devez donner l’impression quevous n’avez pas choisi cette société par hasard.
2. Délimitez votre terrain d'action
Inutile d’envoyer trop de candidatures, surtout si celles-ci vous demandent de vraies recherches. Faites une sélection des secteurs et entreprises qui vous attirent (en fonction de vos goûts mais aussi de la conjoncture). Ciblez ensuite votre message sur du concret (ex: projet futur de l'entreprise). Ne négligez pas non plus les PME, qui embauchent davantage sur base de candidatures spontanées.
3. Savoir à qui s'adresser
Traditionnellement, on adresse sa candidature au directeur des ressources humaines. Mais l’idéal est de toucher directement la personne qui aura de l'influence sur votre éventuel recrutement, le directeur de la branche qui vous intéresse par exemple. Notez aussi que de plus en plus d’entreprise demandent de remplir un formulaire en ligne pour les candidatures spontanées.
4. La bonne accroche
Pour ne pas voir votre candidature finir à la poubelle, soyez percutant dès le premier paragraphe de votre lettre de motivation. Pour accrocher le recruteur, vous pouvez par exemple commencer votre lettre en rappelant la compétence-phare de votre CV ou en avançant une piste de réflexion pour résoudre un problème auquel l’entreprise est confrontée. N’hésitez pas à impliquer personnellement votre interlocuteur, surtout si vous avez déjà été en contact avec lui.
5. Concision et efficacité
Faites court, précis et direct. Plus de 20 lignes effrayeront le recruteur. De plus, cela prouve que vous avez l’esprit de synthèse ! Dans votre texte, parlez de vous (ce que vous avez fait), de l’entreprise (pourquoi elle vous intéresse) et de vous deux (ce que vous pourriez vous apporter mutuellement).
6. Soignez la chute
L'entretien d'embauche n'est pas l'objectif ultime : le but de cette candidature spontanée est d’obtenir une prise de contact. Dans votre lettre, restez le plus ouvert possible quant à votre éventuel futur rôle dans le groupe (« Je suis ouvert à tous types de collaboration ») et suggérez de rencontrer votre interlocuteur pour « échanger ». Si aucun poste n'est ouvert dans l'entreprise, vous pouvez au moins espérer que le recruteur se rappellera de vous pour une future opportunité.
7. Personnalisez votre CV
N’oubliez pas non plus d’adapter votre CV à chaque entreprise pour laquelle vous postulez. Et pour attirer l’attention, choisissez le bon titre de CV.
8. Relancez
Comme lors d’une candidature classique, n’hésitez pas à relancer le recruteur en question. Certains recruteurs vont même attendre une relance pour s’intéresser à une candidature spontanée. Ne soyez pas trop oppressant, mais après huit jours sans réponse, vous pouvez raisonnablement décrocher votre téléphone…

Source: Hannut


jeudi 25 septembre 2014

Afrique : Les conditions pour le développement du secteur financier Africain.

Afrique : Les conditions pour le développement du secteur financier Africain.

Pour se développer et être plus performant, beaucoup de spécialistes s’accordent à dire que le continent Africain  a besoin d’un secteur financier solide et compétitif ?
Quel est l’état des lieux du secteur financier Africain ? Quelles sont les conditions pour développer un secteur financier Africain solide et compétitif ? 
L’article que nous proposons répond à ces questions.

Etat des lieux du secteur financier Africain
Le bilan qu’affiche le secteur financier Africain est contrasté malgré des résultats certes positifs. A l’exception de la bourse Sud-Africaine, les marchés financiers contribuent très peu au développement du continent. Alors que le développement et la prospérité du secteur privé reposent principalement sur la capacité des entrepreneurs à mobilier des financements sur fonds propres.
L’activité boursière a certes développée en Afrique. Aujourd’hui, l’Afrique abrite plus d’une vingtaine de places boursières. Le niveau de capitalisation boursière a quasiment été multiplié par cinq entre 2000 et 2010, passant de 257 milliards à 1260 milliards de dollars.
Selon un rapport de la banque de France, les places boursières subsaharienne « reste encore les plus petites au plan mondial en termes de niveau de capitalisation. » De 2005 à 2010, la capitalisation boursière de la bourse du Nigéria et de la cote d’ivoire (BRVM) est respectivement de 26.9% et 28 % du PIB, contre 73.3 pour le Maroc et 249.5% pour l’Afrique du Sud.
Quelques conditions pour le développement du secteur financier Africain.

L’une des conditions pour le développement du secteur financier est la politique gouvernementale.
La politique publique peut affecter le développement de certains types d’intermédiation financière. Certains pays limitent le développement du marché des crédits aux consommateurs et du prêt hypothécaire. L’objectif de cette politique est de forcer les ménages à épargner plus  et d’orienter les crédits vers investissements industriels plutôt que résidentiels. Par exemple, en Afrique du Sud, en 2010  « les investissements privés augmentent dans l’industrie et le secteur minier. Ce glissement de la consommation vers l’investissement consolide la croissance en lui offrant une base plus durable »[1]

Nous pouvons identifier d’une part la culture boursière comme condition.
Le développement d’un marché financier passe nécessairement par la  compréhension par les investisseurs et les émetteurs de l’ensemble de ses  mécanismes et de ses avantages. Vulgariser l’investissement boursier aux  épargnants et le financement à travers la bourse aux entreprises exige un  énorme effort de promotion du marché financier et de propagation de la culture boursière auprès du public.
Or en Afrique, la culture boursière est encore faible. Pour y remédier, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) a adoptée de nouvelles stratégies qui visent à accroitre sa visibilité régionale et internationale lors du « Media day » qui a été organisée en Avril à Dakar.
Selon le directeur général de la BRVM, Edoh Kossi Amenounye, « Ce qu’il faut cultiver, c'est l’éducation financière et boursière de nos populations afin qu’elles ne considèrent pas la bourse comme une chose étrangère », avant d'ajouter : « Tout individu doit être équilibré en matière de finance, dans la mesure où le portefeuille boursier permet de faire de l'épargne à long terme »

D’autre part, pour développer un secteur financier, l’Afrique doit sensibiliser les entreprises non cotés.
Pour parvenir au développement du marché financier, il faut créer une proximité avec les meilleures entreprises non cotés. Cette sensibilisation s’intéressera à priori celles des qui ont de grands besoins de financement et qui en même temps sont prêtes à se plier à la réglementation  générale du fonctionnement du marché boursier comme par l’exemple la transparence de leurs états financiers. 

Le système financier est l’un des fondements du développement économique. Il joue un rôle très important dans la croissance économique du continent. D’une manière générale, « le développement du secteur financier est de travailler à réduire les coûts tels que les coûts de l'acquisition de l'information, l'exécution des contrats et l'exécution des transactions dans l'économie » dit Mr H.A.K. Wampah, Gouverneur de la Banque Centrale du Ghana.

mardi 6 mai 2014

LE COÛT DE REVIENT

Le coût de revient est un élément très important pour la gestion d’une entreprise, qu’elle ait une activité de production, de négoce ou de service.
Toutefois, calculer un coût de revient n’est pas forcément facile à faire. Cet article a donc pour objectif de vous faire comprendre à quoi correspond exactement le prix de revient et de vous donner des conseils pour le calculer correctement.

1. Qu’est-ce qu’un coût de revient ?
Le coût de revient correspond à l’ensemble des coûts directs et indirects, fixes et variables, de production et de distribution pour une unité de bien ou de service vendue.
Ainsi, pour une opération donnée, la différence entre votre chiffre d’affaires et votre coût de revient correspond à votre bénéfice.
2. L’utilité du coût de revient
La connaissance de votre coût de revient est quasiment indispensable pour que vous puissiez chiffrer correctement les devis que vous émettez à vos clients et prospects. En effet, le chiffre d’affaires budgété doit permettre de couvrir toutes vos dépenses à engager et de générer du bénéfice et, le cas échéant, cela doit vous permettre de refuser les marchés sur lesquels vous ne gagnerez rien.
Ensuite, être capable de déterminer son coût de revient peut vous permettre de travailler sur celui-ci pour chercher à le réduire au maximum : quels sont les éléments du coût de revient que je peux diminuer ?
Enfin, et c’est peut-être surprenant, l’utilité du coût de revient est aussi importante pour les activités de production ou de construction que pour la plupart des activités de services. Par exemple, une société de gestion de paie doit savoir combien lui coûte la réalisation d’un bulletin de paie.
3. Le calcul du coût de revient
Le coût de revient est composé de plusieurs catégories de dépenses directes ou indirectes. La difficulté du calcul du coût de revient est double :
·         Veiller à prendre en compte l’ensemble des coûts liés au produit ou au service,
·         Affecter correctement l’ensemble des charges indirectes entre les différents produits ou services de l’entreprise.
A. Les éléments du coût de revient
Le coût de revient peut être décomposé en plusieurs éléments :
·         Les coûts d’achat et d’approvisionnement : ils comprennent notamment l’achat de matières premières, de marchandises, des fournitures consommables et les frais de livraison ;
·         Les coûts de production : il s’agit de toutes les charges d’exploitation liées à la production du bien ou du service et donc de la main d’œuvre, de la quote-part d’utilisation des immobilisations, du loyer, des assurances, de l’entretien… ;
·         Les coûts de distribution : on retrouvera notamment ici les dépenses de publicité, les dépenses liées aux livraisons, aux opérations de marketing… ;
·         Et les coûts administratifs.
Ces différentes catégories de dépenses peuvent être séparées en 2 : les coûts directs et les coûts indirects.
B. Notion de charges directes/indirectes
Les charges directes sont celles qui ont été directement consommées pour la production du produit ou service, alors que les charges indirectes ne peuvent pas être directement rattachées ainsi.
C. Les difficultés pour calculer correctement son coût de revient
Pour bien calculer son coût de revient, il faut faire attention de prendre en compte tous les frais que l’entreprise engage pour produire ce bien ou ce service (qu’il soit direct ou indirect). La difficulté réside ici dans la prise en compte des frais indirects : attention aux oublis ou aux mauvaises affectations.
Ensuite, il convient d’affecter correctement les charges indirectes entre tous les produits ou services proposés par l’entreprise.
D. Calcul du coût de revient
Coût de revient = coûts d’achat et d’approvisionnement + coûts de production + coûts de distribution + coûts administratifs
4. Conclusions sur le coût de revient
Une fois que votre coût de revient est déterminé, vous pouvez apprécier la rentabilité de vos activités. Cela peut notamment déboucher sur les décisions suivantes :
·         Recentrage de l’activité sur certains produits ou services,
·         Ou au contraire diversification pour proposer des produits ou services à rentabilité plus intéressante,
·         Recherche de nouveaux fournisseurs proposant des prix moins élevés,
·         Réduction de certaines catégories de charges pour améliorer le coût de revient,
·         Augmentation du prix de vente des produits ou des services…


mardi 18 mars 2014

Elaborez vos états financiers en 5 étapes

En cours d’exercice, la comptabilité a permis d’enregistrer les transactions et opérations réalisées par l’entreprise.
Ces enregistrements sont essentiels mais insuffisants. Ils ne permettent pas à eux seuls d’apprécier la situation financière de l’entreprise et d’en déterminer le résultat.
Pour cela, il convient, après l’arrêté des comptes qui marque la fin de l’exercice, de réaliser des travaux d’inventaire nécessaire à l’élaboration des états financiers de synthèse.
Ces travaux s’inscrivent dans une démarche chronologique et logique dont les principales étapes sont les suivantes :
– Le contrôle interne des enregistrements comptables au moyen d’une balance des comptes ; la balance en fait est un moyen d’une balance des comptes ; la balance, en fait, est un moyen de contrôle interne permettant de vérifier la régularité des reports du journal au grand livre. Si la balance permet de vérifier que la règle de la partie double est respectée et que les reports sont effectués correctement, elle ne permet pas de révéler les erreurs d’imputations, les erreurs compensées ainsi que l’omission d’enregistrement qui ne peuvent qu’^être décelées grâce au journal comptable et au grand livre.
L’inventaire matériel et l’évaluation des actifs et des dettes, notamment évaluation et comptabilisation des stocks
- Les travaux d’inventaire à enregistrer à la fin de l’exercice :
Les régularisations des comptes de gestion afin de rattacher aux résultats de l’exercice les seuls charges et       produits le concernant ;
Les amortissements ;
Les provisions ;
– L’établissement des états financiers à partir de la balance de clôture grâce à un tableur (Ms-Excel, OoCalc) ou un logiciel spécifique.
– La détermination du résultat fiscal et de l’impôt à payer.
Ces étapes si elles sont suivies correctement permettront d’élaborer les états financiers de synthèse sans difficultés majeures.
Des détails sur ces différentes étapes seront développés dans nos prochains articles.

samedi 1 février 2014

Le bilan et le compte de résultat anglo-saxons

Le bilan et le compte de résultat anglo-saxons


Le bilan (balance sheet) et le compte de résultat (income statement aux États-Unis et Profit and loss account en Grande-Bretagne) sont des documents tout aussi importants en comptabilité anglo-saxonne.
D’ailleurs, les grands mécanismes des comptabilités française, américaine et britannique sont les mêmes : principe de la partie double, (double entry) règle d’équilibre (emplois = ressources et actif = capitaux propres + dettes) ou encore importance fondamentale de la notion de compte (account).
En revanche, le plan comptable général français n’a pas d’équivalent aux États-Unis et en Grande-Bretagne : chaque entreprise met au point sa propre liste de comptes (chart of accounts).
* * *
Comment marche la comptabilité aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne ?
La réglementation comptable en France s’est mise en place à l’initiative de l’état et sous son contrôle, dans le but de servir les services fiscaux.
Au contraire, la comptabilité anglo-saxonne s’est développée sous l’impulsion de la profession. Dans l’optique anglo-saxonne, les états financiers sont destinés avant tout aux actionnaires et aux investisseurs.
C’est pourquoi les documents doivent donner une true and fair view (une image réelle et honnête) de l’entreprise pour que les investisseurs puissent savoir s’ils « en ont pour leur argent » et prendre leurs décisions en toute connaissance de cause.
Les entreprises britanniques et américaines publient généralement deux rapports financiers : un pour les investisseurs et un pour l’administration fiscale : les résultats sont souvent différents, notamment en raison du traitement des dotations aux amortissements.
La comptabilité anglo-saxonne accorde une importance plus grande au compte de résultat, notamment parce que le bénéfice d’une entreprise sert à la définition du prix de ses actions. Pour les analystes financiers, l’évaluation de la rentabilité d’une entreprise prime sur l’évaluation de son patrimoine.
* * *
Le bilan
Comme le bilan français, le bilan anglo-saxon présente une image de la situation de l’entreprise à un moment donné.
C’est pourquoi il est daté. Même s’il n’existe aucune règle de présentation du bilan, il est généralement établi  en liste (parfois en tableau aux États-Unis) et distingue les assets (l’actif) des liabilities (le passif).
Les bilans des entreprises multinationales sont consolidés, c’est-à-dire qu’ils agglomèrent les bilans de l’ensemble des filiales.
Les bilans britanniques et américains doivent permettre d’apprécier la capacité de l’entreprise
à faire face à ses obligations et font donc apparaître le degré d’exigibilité des dettes et le degré de liquidité des actifs.
Ainsi, le bilan américain  classe les actifs par ordre de liquidité décroissante et le passif par ordre d’exigibilité décroissante. Le bilan britannique fait exactement l’inverse.
Il n’existe pas de date réglementaire pour la fin de l’exercice fiscal, même si beaucoup d’entreprises britanniques clôturent leur exercice le 31 mars.
* * *
Le compte de résultat
Le compte de résultat anglo-saxon synthétise tous les flux financiers ayant affecté l’entreprise au cours de l’année écoulée.
Il a pour but de présenter le résultat commercial de l’entreprise en établissant la différence entre les produits et les charges.
 Le regroupement des charges ne s’effectue pas par nature mais par fonctions :
par exemple, la fonction vente regroupera les frais de personnel, de publicité et d’amortissement.
 La très grande importance du compte de résultat pour les investisseurs peut amener certaines
entreprises à gonfler artificiellement le résultat, voire à passer en résultat d’exploitation des résultats exceptionnels (censés être sous la bottom line).
* * *
La SEC (Securities and Exchange Commission, l’équivalent américain de la COB) impose
que le compte de résultat présente les chiffres des deux années précédentes et que le ratio du bénéfice par action soit mentionné en fin de document.
Notons que les grandes entreprises britanniques doivent distinguer dans leur compte
de résultat trois types d’activités : celles déjà existantes en début d’exercice fiscal et maintenues (continuing operations), celles acquises au cours de l’exercice (acquisitions) et celles qui ont été cédées (discontinued operations).
Le but de cette obligation est de visualiser le plus clairement possible la façon dont l’entreprise génère du profit

vendredi 6 décembre 2013

Les théories de la valeur (deuxième partie)



Les théories de la valeur (deuxième partie)




1.     3- La théorie de la valeur-utilité

Mais avant cela, il faut présenter succinctement la tradition opposée, celle de la théorie de la valeur-utlité. Celle-ci s'affirme dès le XVIIIe siècle (Condillac), et s'épanouit à l'époque de Ricardo, avec en particulier la figure de Jean-Baptiste Say. Au passage, on voit à quel point le courant dit « classique » est peu homogène, puisque sur une question aussi fondamentale que celle de la théorie de la valeur, Say défend des positions aux antipodes de Ricardo.
La théorie de la valeur-utilité, étant beaucoup plus proche de ce que suggère l'intuition, ne demande pas de très longs développements pour être saisie dans ses grandes lignes. J.-B. Say, par exemple, nie que le travail soit l'unique source de la valeur. Pour lui, la réalité est en accord avec les apparences : si pour produire une marchandise, les trois facteurs de production que sont la terre, le capital et le travail sont nécessaires, cela veut dire qu'ils sont tous les trois, au même titre, créateurs de valeur. Say récuse par exemple l'idée selon laquelle le capital doit être considéré comme du travail passé (du moins, selon ses vues, cela ne l'empêche nullement de créer de la valeur). La production est ainsi vue comme l'opération consistant à augmenter l'utilité d'un bien, et donc sa valeur.
C'est donc cette utilité, (conjointement à la rareté), qui détermine la valeur des biens : pour une quantité donnée de biens, ceux auxquels les consommateurs attribuent une faible utilité auront peu de valeur, ceux auxquels ils attribuent une grande utilité auront une valeur élevée.
Le paradoxe de l'eau et du diamant
A. Smith avait déjà pointé du doigt un paradoxe : en effet, comment expliquer qu'un bien comme l'eau, si utile qu'elle est indispensable à la vie, ait une valeur si faible, alors qu'un objet de luxe, comme le diamant, vaille si cher ? La théorie de Say faisant dépendre la valeur de l'utilité semblait là se heurter à une objection fatale.
En fait, le paradoxe sera levé avec le courant néo-classique qui, tout en repartant des thèses de Say, les formalisera et leur donnera une expression plus raffinée et plus rigoureuse. Les néoclassiques avancent que l'utilité qui intervient dans la formation de la valeur n'est pas l'utilité totale (ou moyenne) du bien, mais son utilité marginale, c'est-à-dire l'utilité que le consommateur attribue à une unité supplémentaire du bien. Or, pour la quasi-totalité des biens, si ce n'est pour tous, cette utilité marginale est décroissante : la première baguette de pain est d'une très grande utilité, la seconde un peu moins, la troisième encore moins, etc. Ainsi, le paradoxe de l'eau et du diamant se trouve-t-il levé : si le diamant est beaucoup plus cher que l'eau, c'est parce que sur le marché, ne se confrontent pas leur utilité globale, mais uniquement l'utilité procurée par une unité supplémentaire de diamant et par une unité supplémentaire d'eau. Et là, il devient tout à fait possible que le premier diamant soit plus utile que le cinquantième litre d'eau.
Ainsi, face à la théorie dite objective de la valeur-travail, la théorie de la valeur-utilité défend elle une conception subjective. Dans la première, l'utilité est une simple condition de la valeur (un objet doit être utile pour être produit et pour avoir une valeur). Mais la grandeur de cette valeur est fixée par un facteur objectif, totalement indépendant de la conscience humaine, en l'occurrence, la quantité de travail nécessaire pour la production. Dans la seconde, le facteur subjectif, la conscience humaine, ses désirs, ses envies, interviennent pour fixer la valeur des biens (au besoin, en conjugaison avec le facteur objectif de la rareté).
Il faut également remarquer que la théorie de la valeur-utilité rend caduque la distinction établie par Ricardo entre biens reproductibles et biens non reproductibles. Cette distinction était indispensable dans le cadre d'une théorie de la valeur-travail, dans la mesure où les biens non reproductibles ne peuvent, par définition, être reproduits par le travail humain. Ils étaient donc explicitement exclus du champ d'application de la valeur-travail. Or, la valeur-utilité n'a pas besoin de s'embarrasser d'une telle distinction : pour elle, tout bien, du moment qu'il a une utilité et qu'il subit une contrainte de rareté, possède par là-même une valeur, autrement dit un prix.
Comme on s'en doute, la reformulation de la théorie de la valeur-utilité par les néoclassiques ne fut pas suffisante pour convaincre les partisans de la valeur-travail, qui continuèrent à lui opposer un certain nombre d'objections. Il m'est impossible de rendre compte ici de cette longue polémique ; je me contenterai de dire que la la théorie « subjective », ou « marginaliste », de la valeur a emporté depuis longtemps l'adhésion de l'immense majorité des économistes. Toutefois, comme on va le voir dans un instant, il n'est pas interdit de penser que ce triomphe de la théorie subjective de la valeur n'est pas entièrement dû à sa supériorité intellectuelle, et que derrière une polémique apparemment purement scientifique, pointent des enjeux beaucoup plus prosaïques.


2.      4-Les enjeux de la théorie de la valeur

Moins que toute autre, l'économie est une science sociale neutre. Et si en économie, aucun raisonnement n'est innocent, c'est encore plus vrai pour la théorie de la valeur. Pour s'en rendre compte, il suffit d'examiner les implications des deux choix théoriques dont on vient de parler.
Say et les néoclassiques : théorie de la répartition
Si l'on suit Say et les néoclassiques qui lui ont succédé, la terre, le capital et le travail, qui contribuent tous trois à la production, sont donc tous trois créateurs de valeur. On démontre alors que les revenus qu'ils engendrent (respectivement : la rente, le profit et le salaire) possèdent un niveau d'équilibre : celui où ils correspondent parfaitement à la valeur qu'ils ont chacun créée (les néoclassiques parlent à ce propos de productivité marginale des facteurs). On peut montrer de surcroît que livré à lui-même, et dans des conditions satisfaisantes de fonctionnement, le marché tend à faire que les rémunérations des facteurs s'ajustent à ces productivités marginales, donc à ces valeurs d'équilibre.
Pour dire les choses autrement : à la suite de Say, la théorie néoclassiques établit que dans la société capitaliste, sous l'action du marché libre, les différents types de revenus (les néoclassiques haïssent le mot comme l'idée de classes sociales) correspondent très eaxctement à la richesse créée par chacun des facteurs de production.
  • La rente que perçoivent les propriétaires fonciers est l'exacte contrepartie de la richesse créée par leur terre.
  • Le profit des capitalistes correspond également à la valeur créée par leur capital.
  • Quant au salaire, il rémunère de même les travailleurs à la hauteur de la valeur créée par leur travail.
Bien entendu, les néoclassiques concèdent volontiers que dans la réalité, il peut exister des perturbations qui éloignent provisoirement la rémunération effective de tel ou tel facteur de production de ces ces points d'équilibre. Mais :
  • ces perturbations sont dues à des phénomènes qui entravent le fonctionnement normal et concurrentiel du marché, qu'il s'agisse d'ententes entre les entreprises, de l'existence des syndicats ouvriers ou de l'intervention de l'État.
  • ces perturbations ne font pas qu'éloigner les rémunérations des facteurs de production de leur valeur d'équilibre : elles éloignent l'ensemble de l'économie de ses performances optimales. Car celles-ci ne sont atteintes que lorsque les prix (dont les revenus, qui sont les prix des facteurs de production) correspondent à leurs valeurs d'équilibre.
La situation de référence, celle qui entraîne le meilleur usage des facteurs de production disponible et la plus grande utilité pour l'ensemble des consommateurs, est donc assurée par le libre jeu du marché. Et dans cette situation, tous les revenus correspondent aux contributions effectives des différents facteurs de production. Selon ce cadre théorique, la société capitaliste se présente donc  comme une économie juste par essence, dans laquelle chacun reçoit ce qu'il a apporté. Pour emplyer le vocabulaire de Marx, l'exploitation, c'est-à-dire le fait que certains membres de la société perçoivent une richesse créée par d'autres, ne peut être qu'un accident, une déviation par rapport à la norme. L'économie de marché apparaît ainsi à la fois donc comme la meilleure et la plus juste organisation sociale possible.
Même si l'on peut déplorer, par exemple, que les salaires soient parfois très bas et les profits très levés, on ne peut en imputer la faute à personne : cela signifie simplement que la productivité marginale des ouvriers est très faible et que celle du capital est très élevée. Et si un un gouvernement s'avisait, par exemple de prendre aux uns pour redistribuer aux autres, ou si les ouvriers se coalisaient pour faire grève, tout cela ne ferait que fausser le mécanisme du marché, éloigner les revenus de leurs valeurs d'équilibre, et au bout du compte pénaliser l'ensemble de l'économie, y compris les salariés mal payés eux-mêmes. Répétons-le, la théorie de la valeur utilité mène infailliblement à la conclusion que le capitalisme est une société économiquement performante et socialement équitable, où l'action du marché fait que chacun (propriétaire, capitaliste ou salarié) perçoit un revenu proportionnel à sa contribution à la richesse globale.
Valeur-travail et théorie de la répartition (Ricardo)
Tournons-nous à présent du côté des partisans de la théorie de la valeur-travail. On aboutit là à une image totalement différente de l'ordre social.
La première des conclusions qui se dégage de cette théorie est en effet que si seul le travail est créateur de valeur, tous les autres revenus autres que le salaire doivent être considérés comme des prélèvements, des ponctions pures et simples, sur cette valeur créée par le travail. Sous la plume de K. Marx, cette situation s'appelle l'exploitation. Mais si A. Smith ou D. Ricardo n'emploient pas ce terme, ils décrivent une réalité fondamentalement similaire. Ce point n'était certes pas celui qui les préoccupait le plus, et à la différence de Marx, ils ne l'ont pas mis en pleine lumière. Mais leur théorie, quoiqu'en clair-obscur, laisse entrevoir que les revenus des propriétaires fonciers et des capitalistes proviennent intégralement du travail non payé aux salariés.
L'idée que les classes sociales étaient en lutte pour le partage de la richesse, que leurs relations étaient loin d'être harmonieuses, et que leurs inérêts étaient au moins en bonne partie opposés, apparaît très nettement chez Ricardo. Si celui-ci ne parle pas d'exploitation des salariés, et s'il ne la conçoit pas clairement, il établit en revanche avec une grande netteté que la relation entre salaires et profits est une relation antagonique : ce que les uns gagnent, les autres le perdent. Ricardo voit cet antagonisme en quelque sorte comme un état de choses nécessaire, et le rôle dirigeant des capitalistes comme quelque chose qui, d'une certaine manière, bénéficie à tous : les industriels sont des entrepreneurs qui gèrent leurs entreprises, développent la production, et qui contribuent donc à accroître la richesse globale, même s'ils ne la produisent pas directement eux-mêmes.
Mais Ricardo est avant tout, en tant que théoricien de l'économie, un militant des intérêts des industriels face aux propriétaires fonciers. Ricardo n'a rien d'un socialiste. Il conçoit le capitalisme comme l'aboutissement ultime de l'histoire économique humaine : il ne lui viendrait pas à l'idée d'imaginer qu'il puisse, ou doive, être remplacé par une autre organisation. Son problème est donc de favoriser le développement de ce système qui apporte la croissance économique, et de lever les obstacles qui pèsent sur son essor. Or, au premier rang de ces obstacles se trouvent les prélèvements effectués par les propriétaires fonciers, la rente qu'ils ponctionnent étant autant de fonds retirés aux profits des capitalistes. Or, étant donné la nature de leur propriété, les propriétaires fonciers peuvent dépenser intégralement leurs revenus sans se soucier du reste et sans créer ainsi la moindre croissance, alors que les capitalistes, eux, se doivent d'investir, d'augmenter et d'améliorer l'appareil productif, et par contrecoup la richesse de toute la société. Ricardo va donc militer activement non pour abolir le capitalisme, mais pour libérer celui-ci des entraves que la propriété foncière fait peser sur son développement. Il sera en particulier un chaud partisan de l'abolition des lois protectionnistes sur les blés, les Corn Laws, qui permettaient aux propriétaires fonciers de préserver un niveau élevé de rente, au détriment des profits. Sa théorie de la valeur lui sert ainsi à mettre en relief le parasitisme des propriétaires fonciers, leur situation de purs spoliateurs, qui vivent au crochet de la société sans rien lui apporter.
Valeur-travail, exploitation et renversement du capitalisme (Marx)
C'est bien sûr avec Marx que la théorie de l'exploitation sera le plus explicitement développée en tant que prolongement direct de la théorie de la valeur-travail. À la différence de Ricardo, Marx est convaincu que le système capitaliste n'est qu'une étape dans le développement de l'humanité et qu'à terme, il devra être remplacé par un autre type d'économie. En philosophe matérialiste, Marx affirme que les acteurs de cette transformation (qui prendra la forme d'une révolution politique et sociale internationale) seront ceux qui y ont objectivement intérêt, c'est-à-dire les travailleurs salariés. C'est sur eux que repose l'enrichissement des classes possédantes de la société capitaliste (propriétaires fonciers et propriétaires du capital) ; c'est par l'extorsion continuelle de travail gratuit (dissimulée par les mécanismes trompeurs du marché « libre ») qu'ils accroissent leur fortune et leur puissance sociale.
Marx n'a donc de cesse de dénoncer la fraude qui présente la société capitaliste, fut-elle politiquement démocratique, comme une société équitable où chacun serait rémunéré à la juste mesure de son apport à la richesse collective : le fonctionnement du marché libre permet en réalité à ceux qui n'apportent rien (propriétaires fonciers et capitalistes) de prélever la richesse produite par ceux qui apportent tout (les salariés), ne leur laissant que de quoi reproduire leur force de travail. Même si en apparence, les salariés sont payés en proportion du travail qu'ils effectuent, les mécanismes cachés de l'économie, en particulier les fait qu'ils aient été historiquement dépossédés de leurs moyens de production, assurent qu'ils fournissent en permanence du travail gratuit pour leurs employeurs. Si dans la société capitaliste, l'exploitation se présente sous un jour beaucoup moins ouvert que dans la société esclavagiste ou féodale, elle n'en est pas moins réelle et féroce. Le capitalisme n'est donc pas la fin de l'Histoire : tout comme les sociétés précédentes, il est traversé par la lutte des classes, et celle-ci, de même qu'elle a permis sa naissance dans le passé, le mettra à mort dans l'avenir.
Il faut souligner que pour Marx, l'exploitation capitaliste n'est pas, à proprement parler, un vol (contrairement au sens que le langage courant attribue le plus souvent à ce terme). Les employeurs qui exploitent les travailleurs les payent à leur juste valeur, celle que possède la force de travail dans le cadre du marché capitaliste. La captation de travail gratuit est un phénomène général, continu, qui est une loi de fonctionnement du système lui-même, et non la conséquence de la rapacité ou du manque de scrupules de tel ou tel employeur ; l'exploitation ne peut prendre fin qu'avec la disparition de ce système qui permet à certains de posséder l'ensemble des moyens de production et aux autres de n'avoir que leur travail pour vivre. Aucune augmentation de salaire, aussi substantielle soit-elle, ne mettra fin à cette exploitation — même si les augmentations de salaires sont toujours bonnes à prendre pour ceux qui en bénéficient. Seule l'abolition de la propriété privée des usines et des banques et l'instauration d'une économie planifiée organisée selon les besoins de la collectivité pourra mettre fin à l'exploitation de l'homme par l'homme.



Conclusion

On voit donc à quel point les positions sur la théorie de la valeur conduisent à des visions diamétralement opposées de la société, et on comprend que la théorie de la valeur n'ait jamais été un débat purement intellectuel et désincarné, mais qu'elle a toujours représenté un enjeu politique et idéologique majeur (que celui-ci ait été ouvertement exprimé ou qu'au contraire, il se soit dissimulé derrière les apparences de la neutralité scientifique).
Ce n'est pas un hasard si le grand essor de la théorie néoclassique date des années 1870, juste après les publications de Marx et l'émergence d'un puissant mouvement ouvrier révolutionnaire (fondation de l'Association Internationale des Travailleurs en 1864, Commune de Paris en 1871). Avec ces événements, la période où un Ricardo, représentant en économie de la bourgeoisie ascendante, pouvait se permettre de théoriser la lutte des classes pour le compte de celle-ci, est définitivement révolue. Plus que jamais, l'économie devient politique, et les positions se tranchent. D'un côté, les partisans du système capitaliste qui rejetant la valeur travail, nient ainsi l'exploitation et proclament que le système sert au mieux les intérêts de tous. De l'autre, ses adversaires socialistes (à l'époque, le terme de socialiste est presque toujours synonyme de révolutionnaire) qui dénoncent le caractère exploiteur et transitoire du système capitaliste, et proclament leur volonté de préparer son renversement. Entre les positions théoriques sur la question de la valeur, comme entre les positions politiques vis-à-vis de la société capitaliste, il n'y a guère de place pour un juste milieu hypothétique. Notons d'ailleurs que ce juste milieu, à supposer qu'il puisse exister sur le plan politique, n'a aucun sens en matière de théorie économique : il n'y a pas de théorie intermédiaire entre celle de la valeur-travail et celle des néoclassiques, entre l'affirmation de l'existence de l'exploitation ou sa négation. De ce point de vue au moins, le vieux débat deux fois séculaire sur la loi de la valeur n'a pas pris une ride.